Polantis présente le Case Study de la démarche BIM de Wienerberger : découvrez les coulisses de la création des shaders CAO & BIM du leader de la terre cuite.
L’objectif de la démarche BIM
En Octobre 2012, Polantis mettait en ligne 29 textures briques conçues pour Wiennerberger.
Ce spécialiste incontournable de la terre cuite a entamé une démarche BIM pour un large panel de produits : de la brique teintée traditionnelle aux effets plus élaborés jusqu’à des matériaux aux couleurs naturelles.
L’enjeu pour Wienerberger, leader de la terre cuite, était de confirmer sa position de leader en étant à la pointe de l’innovation.
La problématique pour l’équipe d’architectes en charge du projet au sein de Polantis était la suivante : le revêtement mural étant la première vue d’un projet, il fallait reproduire précisément les propriétés esthétiques des produits Wienerberger.
La documentation donnée par Wienerberger
Wienerberger a fourni à Polantis plusieurs sources pour travailler : parfois la photographie d’une partie d’un mur, parfois la photographie d’un ensemble de brique superposées mais sans jointure et d’autre fois des vues de bâtiment en perspective.
Les briques « Lof Rouge » de Wiennerberger
La première action de l’équipe d’architectes en charge du projet a été de détourer et d’isoler chaque brique présente sur la photographie pour garder ses particularités de façon à toujours témoigner de la richesse du matériau.
Il a aussi fallu « applatir » les vues en perspective pour que l’utilisateur retrouve précisément les tailles et formats des briques modélisées.
La représentation 3D
Il y a quatre type d’objets BIM : l’objet simple (pour du mobilier par exemple), l’objet paramétrique (pour un produit à dimensions variables), le système (pour un produit composé de plusieurs éléments et à dimensions variables) et la texture (pour du revêtement de mur ou de sol par exemple).
Les produits Wienerberger sont des textures : il faut se représenter un papier peint que l’on appliquerait sur une géométrie donnée.
Les briques ne pouvant être modélisées et assemblées une à une car ce serait trop fastidieux, l’équipe d’architecte à conçu une texture infinie applicable en un clic sur n’importe quel mur.
Une texture infinie
Un architecte voulant appliquer une texture donnée ne pourrait se contenter de copier-coller une image « brique » prise au hasard d’un catalogue en ligne : la répétition serait visible et l’effet rendu ne serait pas naturel.
Une texture simplement « copiée-collée »
Les équipes de Polantis ont travaillé sur Photoshop pour adapter la texture de façon à ce qu’elle réagisse comme un vrai assemblage de briques.
Le shader, une combinaison de couches
On parle de « shader » dans le cas de la combinaison de plusieurs textures.
Les 5 éléments qui composent le shader Agora Pourpre de Wienerberger
Un shader bien réalisé combine toujours 5 éléments :
- « Diffuse » : c’est une couche simple qui indique au logiciel la couleur à appliquer sur l’objet
- « Bump » : c’est le relief du shader. C’est grâce à la couche Bump que la texture est réaliste. Cette couche est composé de zones sombres qui représentent le creux et de zones claires qui représentent la surface.
- « Normal » : c’est une couche spéciale que seul le logiciel (Sketchup, 3DS Max, Revit, etc.) peut interpréter. Elle contribue aussi à donner du réalisme. Et elle permet de simuler des détails et de recréer les irrégularités de la matière. Il s’agit d’un filtre spécial issu d’un logiciel spécialisé dans les effets spéciaux : l’effet s’appelle le « normal mapping ».
- « Reflection » : la réflexion de la matière donc son effet « lisse » est simulé par un filtre complémentaire à la couche « normal »: plus il y a de blanc et plus la lumière est renvoyée à l’œil. Pour une brique lisse à l’aspect travaillé, cet effet a toute son importance.
- « Specular » : la spécularité détermine la netteté de la réflexion selon la théorie de Newton. Elle contribue aussi à rendre la texture plus ou moins lisse et à moduler le niveau de brillance de la matière.
Le revêtement « Linnaus Etouffle » à gauche est plus lisse et brillant que le revêtement « Terre Blanche » à droite.
Sur la page de Wiennerberger présentée sur la plateforme de Polantis, tous ces éléments sont présentés à côté du shader afin qu’un utilisateur expérimenté puisse avoir un aperçu de ce qui se trouve dans le .zip qu’il télécharge.
Cette information permet aux prescripteur d’obtenir le détail de comment est composé le shader qu’il appliquera sur ses projets.
Le dernier élément informatif accompagnant le shader est une vue du catalogue de Wienerberger : elle permet de constater l’absolue ressemblance entre le fichier donné et le réel.
Les échanges avec Wienerberger
Le travail des architectes de Polantis a été validé après une étude méticuleuse par les équipes du spécialiste de la terre cuite. L’attention de l’industriel était avant tout portée sur le réalisme des shaders. Il a fallu modifier certains éléments :
- certaines couleurs n’étaient pas assez fidèles à la réalité : notamment la pigmentation de briques ocres qui devait être plus irrégulière
- la jonction entre les briques de certains shader était trop travaillée : la rusticité du produit n’était pas assez exaltée
L’architecte et le client
Ces points avaient tout intérêt à être soulevés car l’architecte a besoin que le projet présenté au client via son logiciel soit hautement fidèle à la réalité, l’image et le rendu priment.
Cette fidélité permet au client de se projeter et de valider le projet plus facilement.
Dans le cas du BIM, on dit communément que la maquette numérique permet de « construire avant de construire », présenter un projet à l’esthétisme réaliste contribue à ce que l’architecte et son client aient des échanges plus constructifs.
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