Le jeudi 22 Juin, des industriels et professionnels de la construction étaient réunis dans les locaux du Club BIM Prescrire pour assister à une présentation de Corina Mansuy – Architecte HQE & Coordination BIM chez DGLa.
Le projet Qwartz
Lorsque Corina est arrivée chez DGLa il y a 11 ans, elle nous confie s’être rapidement rendue compte que DGLa ne s’était pas encore mis systématiquement à la 3D.
Son premier projet chez DGLa concernait le dépôt du permis de construire modificatif du centre commercial Qwartz, développé en 2D sur Autocad, comme la plupart des projets à cette époque. Elle ajoute : « Les projets étaient envoyés aux clients et BET par mail avec des fichiers complémentaires pour les imprimer, ce qui complexifiait et ralentissait les échanges. Par la suite, les dossiers furent envoyés (au moins) en PDF, mais dès que j’en ai eu l’occasion, je me suis mise à Revit et ai incité mes collègues à en faire de même ».
Qwartz a été inauguré il y a 3 ans. Pour sa future extension, DGLa aura la mission de BIM Management de l’opération.
Projet Qwartz – VILLENEUVE LA GARENNE – 2009
Petit à petit, le BIM fait son nid
Corina présente ensuite aux invités différents projets sur lesquels elle a pu travailler et aborde l’évolution de la démarche de DGLa en ce qui concerne le BIM.
DGLa a rapidement compris l’importance du BIM en tant que facilitateur des échanges et a progressivement intégré le BIM à sa méthode de travail afin de gagner en efficacité et d’améliorer la communication.
Corina explique : « Deux projets de caractéristiques similaires ont été comparés : un développé sur Autocad et l’autre sur Revit. Avec Revit, on arrivait à des résultats comparables avec une meilleure cohérence des documents tout en diminuant de 50% le temps passé sur le projet avec la moitié de personnes dédiées à celui-ci« .
Travailler en BIM : un apprentissage
A travers différents projets BIM, les équipes de DGLa ont pu tirer différentes leçons. Corina nous confie par exemple, qu’il y a encore beaucoup de travail avec les phases chantiers et que cela n’est toujours pas simple d’amener la maquette numérique comme support du suivi et des divers échanges sur site. Avant d’en arriver à l’efficacité, il faut donc apprendre à bien maîtriser la modélisation et sa base de données, mieux la communiquer et bien coordonner les échanges avec les différents intervenants. Le travail collaboratif est efficace si les outils employés sont appropriés.
Elle évoque à titre d’exemple : « le premier projet, commandé en 2014 (et inauguré cette année) par un de nos MOA en BIM, est la deuxième extension du centre commercial BAB2. Il a servi de « crash test » pour les suivants. Nous avons pu à cette occasion commencer à partir de la maquette de la première extension, migrer vers une nouvelle organisation et évoluer en niveau 2, qui est devenu le standard actuel de l’agence. »
- Son conseil : ne surtout ne pas avoir peur de faire des erreurs et ne pas hésiter à se lancer dans le BIM.
BAB2- ANGLET – 2014
Corina passe ensuite au projet de couverture d’une rue piétonne, plus petit mais modélisé par deux de ses collègues avec des structures adaptatives créées à partir de volumes paramétriques.
Elle explique aux invités que pour ce projet en cours, il faut parfois se rappeler que la modélisation paramétrique c’est aussi du BIM. « Cela consiste à renseigner la maquette numérique avec les informations de ses composants et d’avoir ainsi une base de données et des nomenclatures cohérentes avec le modèle.
Tout ceci permet d’anticiper beaucoup de contraintes environnementales, techniques et économiques ainsi que de mieux construire ce que nous modélisons« .
Couverture d’une rue piétonne – AULNOYE AYMERIE – 2014
Corina explique ensuite : « Sur Revit on crée souvent des maquettes très détaillées, des fichiers trop lourds. Cela se complique encore plus en les exportant en IFC (qui multiplie encore parfois par deux ou même par trois la taille des fichiers) et cela nui à leur interopérabilité. »
C’est pour cela que selon Corina – dans l’optique de fournir des maquettes livrables pour la GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur) – il faut renseigner les informations dans le fichier 3D avec un lien vers l’URL de la « fiche produit » du composant ou vers une version du modèle 3D plus détaillée« . Une seconde option, quand cela est possible, est d’ intégrer le dessin du détail en 2D en l’imbriquant dans la famille, visible seulement en coupe et en plan et en niveau de détail « élevé ».
« Si les familles crées pour les différents logiciels BIM suivent ces trois niveaux de détails de complexité géométrique (les données n’en dépendent pas), cela aidera aussi beaucoup notre travail. Corina explique : « une fois la mise en place du BIM, nous cherchons à être plus efficaces« . Par exemple, avoir créé ses propres outils, des banques de détails récurrents, avec des composants de détails 2D (adaptatifs et/ou pré-renseignés), est un gain de temps non négligeable.
Elle ajoute également : « Cette année DGLa a mis en place une plateforme collaborative interne qui permettra une meilleure communication entre les différents collaborateurs et les autres intervenants (MOA, AMO, BET, BE, etc.). L’idée est de pouvoir fournir bientôt des DOE numériques, de déposer des PC BIM et de produire plus de simulations en réalité virtuelle et augmentée. Mais les MOA sont encore frileux… ».
Quid du passage au BIM niveau 3 ?
« Le niveau 2 oui ! Mais le niveau 3, c’est plus compliqué » nous explique-t-elle. A ce moment de la présentation, les invités abordent les différents enjeux propres au BIM niveau 3 : propriété intellectuelle, responsabilité, réglementations…
L’idée ressortant de ce débat est l’envie que cela s’améliore d’ici peu afin que tout le monde puisse bénéficier de tous les avantages offerts par le BIM niveau 3. Corina rappelle d’ailleurs que différentes organisations travaillent sur ces sujets pour mieux les encadrer (Mediaconstruct, la MAF, etc.). A suivre de très près !
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