« Pour les marchés publics de travaux et les concours, les États membres peuvent exiger l’utilisation d’outils électroniques particuliers tels que des outils de modélisation électronique des données du bâtiment [BIM] ou des outils similaires.«
(Extrait de la directive européenne sur les marchés publics du 15/01/2014)
Nous considérons donc que tous les pays Européens sont au moins « sensibilisés » à l’usage du BIM et que le montage d’une réforme BIM dans l’Europe des 28 n’est qu’une « question de temps ». Il est évident qu’une réforme BIM ne peut s’appliquer dans un pays qu’au bout de 2-3 ans au minimum, mais plus il y aura de pays « leaders » qui l’appliqueront, plus cela sera simple pour les pays « suiveurs ». Aujourd’hui en Europe, le pays leader incontournable est le Royaume Uni. Et ce, malgré des initiatives très réussies dans les pays scandinaves.
Le but déclaré de la réforme BIM du gouvernement Britannique est la réduction de 20% des coûts liés à la construction des ouvrages publics ainsi que des émissions de carbone. Afin d’atteindre ses objectifs, le gouvernement de sa majesté a entrepris plusieurs projets étalés sur une période de 5 ans – du 1er janvier 2011 au 1er janvier 2016. Le Bureau du Cabinet, initiateur de la réforme, encourage l’industrie de construction britannique à participer et contribuer à la réforme bien avant la date butoir du 1er janvier 2016 où tous les projets publics seront rendus en “BIM niveau 2”. La volonté du gouvernement est de transformer la Grande-Bretagne en leader mondial du BIM et ses technologies connexes. Le focus initial est sur les cycles de conception – réalisation des bâtiments – mais le gouvernement a déclaré que “Les 20% d’économies réfèrent au CAPEX mais nous savons que l’atout majeur du BIM est dans l’OPEX soit dans les phases d’opération des projets”. Le “BIM niveau 2” permet, pour le moment, de faire des économies sur les dépenses faites sur la conception des projets et surtout d’éviter des défauts d’exécution sur le chantier. Ces objectifs seront atteints par l’utilisation des fichiers d’échanges des données COBie UK 2012.
En 2012, le Ministère néerlandais de l’intérieur (RGD) a rendu le BIM obligatoire sur des grands projets publics. Ceci, pour la conception ainsi que pour la gestion et la maintenance des bâtiments et infrastructures une fois construits.
En Norvège, l’entreprise gouvernementale Statsbygg qui est responsable de la réalisation de la quasi totalité des projets publics de grande envergure a décidé d’utiliser le BIM pour la totalité du cycle de vie des projets (conception – réalisation – maintenance – démolition). En 2007, cinq projets pilotes ont été réalisés avec une méthode BIM. Depuis 2010 l’ensemble des projets Statsbygg sont réalisés en BIM. En plus du marché public, “l’Association des Constructeurs des Maisons” encourage le secteur privé à adopter des méthodes BIM.
Les agences gouvernementales comme l’Agence des Propriétés et Palais, l’Agence des Propriétés de l’Université du Danemark et les Service des Construction pour la Défense exigent qu’une méthode BIM soit employée dans les projets qu’ils réalisent depuis 2007.
“L’Agence Gouvernementale des Services de Propriété”, et les “Propriétés du Sénat” exigent l’utilisation du BIM dans leurs projets depuis 2007.
Le 14 juillet 2015, le Ministère espagnol des travaux publics (Ministerio de Fomento) constitue une Commission pour mettre en place la méthodologie BIM. L’objectif final du Gouvernement est de faire la promotion de l’industrie de la construction espagnole dans le monde.
En 2003 les “Services Généraux d’Administration” (GSA) à travers leur “Services des Bâtiments Publics” (PBS) et “l’Office de l’Architecte en Chef” (OCA) ont établi le “Programme National 3D-4D-BIM” (National 3D-4D-BIM Program). En 2006, le GSA a décrété que les nouveaux bâtiments construits par son PBS doivent utiliser le BIM lors de la conception (planification). A cette époque le GSA avait déjà un patrimoine de 32,000,000 m² d’espaces tertiaire dans 1500 bâtiments distincts. Depuis 2007, le GSA exige un rendu BIM comme condition préalable pour l’accès à une commande publique. Les acteurs du marché sont encouragés par le GSA à aller plus loin que l’utilisation du BIM en phase de conception et tous sont incités à utiliser les outils et les technologies BIM qui peuvent faciliter les autres phases du cycle de vie du bâtiment. Un indicateur intéressant pour l’efficacité du BIM au niveau d’une agence nationale est le fait que l’effectif du personnel du GSA a été réduit de 40 000 personnes en 2003 à 12 500 personnes en 2006 car la gestion des maquettes numériques nécessite beaucoup moins des ressources humaines.
Le but du gouvernement de Singapour est simple : devenir l’autorité éditrice des permis de construire la plus rapide au monde. “L’autorité de Construction et du Bâtiment” (BCA) a mené un effort entre agences gouvernementales en 2008 pour implanter la première “e-soumission” ou soumission électrique BIM de permis de construire. Ce système permet la diffusion d’une maquette numérique soumise en tant que demande de permis de construire à toutes les entités régulatrices nécessaires. En 2010 les neuf agences régulatrices ont accepté des modèles BIM 3D soumis en “e-soumission”. Cela a été suivi en 2011 par la possibilité de présenter des modèles BIM d’infrastructure et des modèles de mécanisme, électricité et plomberie (PLM). A ce jour, plus de 200 projets ont été rendus par e-soumission. Ce système est de loin le plus avancé au monde.
En 2010 la BCA a implanté le “BIM Roadmap” avec comme objectif d’assurer qu’au moins 80% de l’industrie du bâtiment utilise des méthodes BIM d’ici 2015 (sur les marchés publics comme sur les privés). Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’augmenter de 25 % le taux de productivité de son industrie du bâtiment d’ici 10 ans.
“L’autorité de Construction pour l’Habitation” de Hong Kong a rendu le BIM obligatoire pour tout nouveau projet de construction du marché public à partir du 1er janvier 2014.
Le “Service Public de Construction” rend le BIM obligatoire en Corée du Sud pour tout projet dont le budget dépasse 50 millions de dollars à partir du 1er janvier 2016.
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Le COBie ou le « Construction Operations Building Information Exchange » est un schéma formel permettant d’organiser l’information (donc, le « I » du BIM) sur des projets en cours de planification et des oeuvres déjà construites. Le COBie est un schéma suffisamment général pour qu’il puisse être utilisé pour documenter des bâtiments mais aussi des ouvrages d’ingénierie civile et infrastructure. Il est fait de façon si simple qu’il suffit d’un tableur Excel ou autre pour pouvoir l’exploiter et le diffuser. Le COBie est surtout un moyen de partager de l’information structurée au sein d’une méthodologie BIM.
Le COBie a été inventé par l’armée Américaine pour mieux maitriser et répertorier les bâtiments et infrastructures militaires. Il a eu depuis des nombreuses applications civiles et presque autant d’adaptations. Grâce à sa structure simple et cohérente, il est le format le plus utilisé aujourd’hui pour partager des informations BIM entre parties intéressés (voir en détail plus bas). Ce schéma est surtout répandu aux Etats Unis et en Grande Bretagne. Il fait partie du rendu obligatoire de tout projet public à partir du 1er Janvier 2016 en Angleterre et sur le reste des Iles Britanniques à l’exclusion de l’Irlande. Ce Schéma est aussi utilisé en Scandinavie et dans presque chaque pays qui a déjà eu une réforme BIM ou envisage de passer une telle réforme.
L’avantage pour les maîtres d’ouvrage est très palpable: la gestion d’un projet à l’aide d’un schéma COBie permet de bien suivre l’avancement du projet et vérifier que rien n’est oublié par l’équipe de la maitrise d’oeuvre (les architectes, Ingénieurs et économistes de la construction). Une fois l’ouvrage réalisé, le maître d’ouvrage peut gérer beaucoup plus facilement la gestion du bâtiment. En effet, toute l’information essentielle sur le bâtiment se trouve rangée dans un fichier tableur facile d’accès même pour des personnes avec peu ou pas de formation. Par exemple, un directeur d’un centre technique d’une commune peut immédiatement savoir combien d’ampoules 60W il doit acheter en prévoyance de la fin de vie des ampoules dans telle ou telle école primaire, combien de pots de peinture blanche il faudra acheter pour repeindre le conservatoire de musique de la ville, etc. Tout lui sera accessible par des requêtes simples dans la base de données COBie.
Le COBie permet à l’équipe de la maitrise d’oeuvre de documenter leur savoir sur l’ouvrage sur lequel elle est en train de travailler. Cette documentation prend en compte l’aspect spatial de l’ouvrage ainsi que l’aspect physique:
En résumé, le travail avec un fichier COBie permet aux architectes non seulement une meilleure communication avec leurs clients (Le Maître d’Ouvrage) mais aussi d’être mieux organisés, de s’assurer que rien n’a été oublié et de résoudre des conflits entre éléments constructifs bien avant qu’ils ne puissent se manifester sur le chantier. Ce travail bien organisé facilite aussi le travail entre les membres de l’équipe de la maîtrise d’oeuvre et entre les architectes et les fabricants.
Le COBie est un outil puissant entre les mains des fabricants. Il est indispensable pour ceux qui exportent vers la Grande Bretagne ou qui sont intéressés par ce marché (le 3ème plus grand en Europe). En effet, un objet BIM avec une bonne composante COBie qui s’intègre parfaitement dans le schéma COBie global est fortement apprécié par les architectes et l’ensemble de l’équipe de la maîtrise d’oeuvre. Les architectes gagnent beaucoup de temps en utilisant des bons objets BIM, ils en gagnent encore davantage en combinant les objets avec une information COBie.
Les avantages pour les fabricants sont évidents:
Si vous êtes un fabricant et que vous opérerez en Grande Bretagne ou souhaitez le faire, il est important d’abord de créer un catalogue BIM de vos produits. L’attribution des informations COBie se fait en fonction de tableaux et réglementations publiés par le gouvernement Britannique. La dernière version (révision) est le COBie UK 2012. Polantis suit régulièrement les publications du gouvernement Britannique depuis ses bureaux à Manchester. Nous offrons à nos clients des conseils pratiques pour l’intégration des attributs COBie dans les catalogues BIM et CAO et nous sommes évidement en mesure de réaliser pour vous des missions d’intégration conformément à la législation Britannique en vigueur. Contactez nous pour plus d’information à ce sujet.
Télécharger un exemple d’un schéma COBie UK 2012
Apprendre plus sur la réforme BIM en Angleterre
Un article du WBDG (très long et en Anglais) détaillant tous les aléas du COBie Américain
Aujourd’hui, le « mot d’ordre » dans la profession c’est « Le BIM« . Il n’y a pas encore une loi en France obligeant les Architectes à rendre leurs projets en « format BIM » ou à adopter des méthodes de travail BIM mais des lois similaires sont déjà passées en Scandinavie (notamment la Finlande, la Suède et la Norvège) au Pays-Bas et encore plus proche de nous – en Grande Bretagne.
Outre Manche – le Marché du BTP et de l’architecture est en pleine transformation avec une réforme gigantesque – À partir du 1er Janvier 2016 TOUS les projets publics rendus dans les Iles Britanniques devront être rendus en « Level II BIM« . Ce genre de réforme est déjà en discussion en France. L’association BIM FRANCE dans laquelle Polantis est membre, oeuvre beaucoup dans ce sens.
Le Bureau du Cabinet du « Gouvernement de sa Majesté »a décidé d’une réforme très vaste qui a pour but de révolutionner les pratiques de la construction dans les Iles Britanniques. Mais pourquoi cette réforme? La raison la plus célèbre et la plus importante est l’objectif « 20% efficiency stretch » – soit en Français – une augmentation de l’efficacité (et la réduction des prix en résultant) de 20% pour toute oeuvre publique construite. En d’autres termes : le Gouvernement Britannique espère, que grâce à la réforme BIM toute commande publique coûtera 20% moins chère, sera réalisée 20% plus vite et sera 20% plus efficace en terme de gestion de la vie du bâtiment après sa construction, économie d’énergie, etc.
Le gouvernement Britannique comprend qu’il peut obtenir beaucoup du BIM mais pour le moment il essaye de réduire les objectifs de sa réforme pour assurer sa réussite. En effet, les dirigeants de la réforme du Bureau du Cabinet sont conscients qu’une adoption complète d’un processus « BIM complet » risque d’être très difficilement « digéré » par le marché de la construction. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de morceler la réforme en plusieurs niveaux ou levels. Nous allons en discuter plus bas.
L’hypothèse de travail du gouvernement Britannique concernant la réforme BIM:
La réforme BIM en Grande Bretagne doit répondre aux critères suivants:
(Source: UK BIM Task Group)
Le « Level II BIM » ou le « BIM niveau II » est un niveau d’adoption et pratique du BIM qui doit être atteint par l’ensemble du marché public Britannique d’ici le 1er Janvier 2016.
Voici le tableau des niveaux de maturité des pratiques CAO et l’objectif BIM du gouvernement Britannique qui doit être atteint d’ici le 1er Janvier 2016:
Il est important de noter que la réforme est déjà en route avec des projets pilotes comme le ministère de la justice (les prisons, les tribunaux…) d’ici Janvier 2016 l’ensemble des ministères et collectivités locales auront adopté la réforme. En 2013 – 39% des architectes britanniques ont déjà adopté une méthode BIM (source: NBS)
Les Architectes et prescripteurs britanniques seront obligés de rendre leurs projets en format COBie et appliquer des méthodes et approches BIM à partir du 1er Janvier 2016 s’ils veulent accéder à la commande publique au Royaume-Uni. Mais quel impact sur des fabricants Britanniques ou fabricants qui exportent en Grande Bretagne?
En effet, les modèles 3D des projets réalisés avec une méthode BIM nécessitent des « objets intelligents ». Ces objets contiennent des informations indispensables à l’ensemble de l’équipe qui s’occupe de la planification et la réalisation du projet et qui utilise une démarche BIM. Un modèle BIM est construit avec une multitude d’objets intelligents, ces objets sont les « briques LEGO » qui se connectent entre elles pour créer le projet dans son ensemble. Par exemple, un architecte qui crée une école aura besoin de portes, fenêtres, plafonds suspendus, revêtement de sols etc. À la différence d’une pratique CAO des niveaux 0 et 1 (voir infographie en haut) dans une méthode BIM, l’architecte compose ses projets non pas avec des lignes (comme sur Autocad) mais avec des véritables objets 3D contenants des informations utiles, s’il s’agit d’une fenêtre, l’objet 3D « Fenêtre » a un nom précis et une référence catalogue de son fabricant, cet objet pourra être paramètré sur le logiciel BIM de l’architecte selon les réglages de l’usine du produit réel. L’architecte aura aussi accès aux normes auxquelles cet objet est soumis pour les données sur les émissions de CO2, etc. Ces informations seront disponibles aussi pour les Economistes, les Ingénieurs, les installateurs et tout autre membre de l’équipe de réalisation du projet. Chacun extraira uniquement l’information qui l’intéresse du modèle afin de réaliser son travail. Lors du rendu du projet, l’architecte donnera un fichier COBie contenant l’ensemble des informations sur le projet à son maître d’ouvrage. Ce fichier sera obligatoire à partir de 2016 et est en fait une base de données qui est la résultante de toutes les informations contenues dans chaque objet BIM qui compose le projet. Il sera possible alors pour le Maître d’ouvrage de savoir combien de fenêtres de quels types existent dans son projet, à quelles normes ces fenêtres répondent où trouver chacune d’entre-elles etc.
Il est donc évident que sans la collaboration des fabricants des matériaux de construction et leurs catalogues BIM normalisés, il est impossible de générer les fichiers COBie utiles et répondre aux exigences de la maîtrise d’ouvrage publique Britannique.
C’est la raison pour laquelle les fabricants britanniques sont mobilisés et ont commencé dors et déjà à réaliser des catalogues d’objets BIM à l’usage des prescripteurs de leur pays. En effet, à partir du « deadline » de Janvier 2016, un fabricant qui n’aura pas son catalogue BIM ne sera tout simplement pas prescrit dans des projet d’architecture du marché public. Avec la récession depuis 2008, ce marché représente près de 60% du marché global de la construction sur les Iles Britanniques.
Polantis est implanté en Angleterre depuis l’été 2012. Vous pouvez profiter de la réforme BIM en Grande Bretagne et assurer que vos produits soient accessibles pour les prescripteurs Britanniques (33,000 Architectes pratiquants inscrits à l’Ordre Britannique + 50,000 autres prescripteurs). Polantis offre des services de réalisation de catalogues BIM 100% compatibles avec les systèmes de classement Britanniques (British Standard, Uniclass, CoBie etc.) et pourra vous conseiller et accompagner pour préparer et exporter vos produits vers le 3ème plus grand marché de construction en Europe.