Le COBie ou le « Construction Operations Building Information Exchange » est un schéma formel permettant d’organiser l’information (donc, le « I » du BIM) sur des projets en cours de planification et des oeuvres déjà construites. Le COBie est un schéma suffisamment général pour qu’il puisse être utilisé pour documenter des bâtiments mais aussi des ouvrages d’ingénierie civile et infrastructure. Il est fait de façon si simple qu’il suffit d’un tableur Excel ou autre pour pouvoir l’exploiter et le diffuser. Le COBie est surtout un moyen de partager de l’information structurée au sein d’une méthodologie BIM.
Le COBie a été inventé par l’armée Américaine pour mieux maitriser et répertorier les bâtiments et infrastructures militaires. Il a eu depuis des nombreuses applications civiles et presque autant d’adaptations. Grâce à sa structure simple et cohérente, il est le format le plus utilisé aujourd’hui pour partager des informations BIM entre parties intéressés (voir en détail plus bas). Ce schéma est surtout répandu aux Etats Unis et en Grande Bretagne. Il fait partie du rendu obligatoire de tout projet public à partir du 1er Janvier 2016 en Angleterre et sur le reste des Iles Britanniques à l’exclusion de l’Irlande. Ce Schéma est aussi utilisé en Scandinavie et dans presque chaque pays qui a déjà eu une réforme BIM ou envisage de passer une telle réforme.
L’avantage pour les maîtres d’ouvrage est très palpable: la gestion d’un projet à l’aide d’un schéma COBie permet de bien suivre l’avancement du projet et vérifier que rien n’est oublié par l’équipe de la maitrise d’oeuvre (les architectes, Ingénieurs et économistes de la construction). Une fois l’ouvrage réalisé, le maître d’ouvrage peut gérer beaucoup plus facilement la gestion du bâtiment. En effet, toute l’information essentielle sur le bâtiment se trouve rangée dans un fichier tableur facile d’accès même pour des personnes avec peu ou pas de formation. Par exemple, un directeur d’un centre technique d’une commune peut immédiatement savoir combien d’ampoules 60W il doit acheter en prévoyance de la fin de vie des ampoules dans telle ou telle école primaire, combien de pots de peinture blanche il faudra acheter pour repeindre le conservatoire de musique de la ville, etc. Tout lui sera accessible par des requêtes simples dans la base de données COBie.
Le COBie permet à l’équipe de la maitrise d’oeuvre de documenter leur savoir sur l’ouvrage sur lequel elle est en train de travailler. Cette documentation prend en compte l’aspect spatial de l’ouvrage ainsi que l’aspect physique:
En résumé, le travail avec un fichier COBie permet aux architectes non seulement une meilleure communication avec leurs clients (Le Maître d’Ouvrage) mais aussi d’être mieux organisés, de s’assurer que rien n’a été oublié et de résoudre des conflits entre éléments constructifs bien avant qu’ils ne puissent se manifester sur le chantier. Ce travail bien organisé facilite aussi le travail entre les membres de l’équipe de la maîtrise d’oeuvre et entre les architectes et les fabricants.
Le COBie est un outil puissant entre les mains des fabricants. Il est indispensable pour ceux qui exportent vers la Grande Bretagne ou qui sont intéressés par ce marché (le 3ème plus grand en Europe). En effet, un objet BIM avec une bonne composante COBie qui s’intègre parfaitement dans le schéma COBie global est fortement apprécié par les architectes et l’ensemble de l’équipe de la maîtrise d’oeuvre. Les architectes gagnent beaucoup de temps en utilisant des bons objets BIM, ils en gagnent encore davantage en combinant les objets avec une information COBie.
Les avantages pour les fabricants sont évidents:
Si vous êtes un fabricant et que vous opérerez en Grande Bretagne ou souhaitez le faire, il est important d’abord de créer un catalogue BIM de vos produits. L’attribution des informations COBie se fait en fonction de tableaux et réglementations publiés par le gouvernement Britannique. La dernière version (révision) est le COBie UK 2012. Polantis suit régulièrement les publications du gouvernement Britannique depuis ses bureaux à Manchester. Nous offrons à nos clients des conseils pratiques pour l’intégration des attributs COBie dans les catalogues BIM et CAO et nous sommes évidement en mesure de réaliser pour vous des missions d’intégration conformément à la législation Britannique en vigueur. Contactez nous pour plus d’information à ce sujet.
Télécharger un exemple d’un schéma COBie UK 2012
Apprendre plus sur la réforme BIM en Angleterre
Un article du WBDG (très long et en Anglais) détaillant tous les aléas du COBie Américain
Le BIM ou « Building Information Modeling » a de nombreuses définitions. Plusieurs personnes et organismes déclarent qu’ils sont les inventeurs de ce terme ou qu’ils en ont été les premiers à employer le terme ou encore qu’ils ont « fait du BIM avant que cela s’appelle BIM ».
Si vous vous tournez vers Wikipédia voici la définition très « indigeste » que vous allez trouver :
Building Information Modelling ou Building Information Model (BIM) ou encore modèle d’information unique du bâtiment ou encore Maquette numérique du Bâtiment (MNB) est une technologie et des processus associés ensemble pour produire, communiquer et analyser des modèles de construction (Eastman, 2011). Ainsi, le BIM se définit à la fois comme : un processus de gestion et de production de données ; un modèle unique du bâtiment, un concept « raisonnons sur un modèle unique», un logiciel parce qu’il fonctionne en intégrant une série de logiciels et une norme grâce aux IFC (fichiers d’échanges ISO 10303-21). Bien que le BIM facilite la conception, il ne la formalise pas dans les phases en amont. Ainsi, le BIM s’étend sur le cycle de vie du bâtiment, mais il n’assure pas sa gestion (Bouguessa, 2013).
Avez vous compris quelque chose?… Probablement pas.
Heureusement, le BIM est une chose très simple à comprendre. La raison pour laquelle le texte sur Wikipédia ainsi que sur pas mal d’autres sites Français est si confus et si peu clair est parce que la définition est trop généraliste, trop globale, trop abstraite et donc très peu concrète.
Nous allons justement aller directement dans le concret. Si vous êtes des fabricants de produits ou matériaux pour l’architecture, vous allez comprendre très rapidement.
Le BIM fonctionne tout simplement comme un RÉCIPIENT.
Pour comprendre qu’est-ce que le BIM, imaginez tout simplement un verre rempli d’eau :
Le verre représente un modèle 3D (la forme ou la « géométrie » qui peut contenir des informations).
L’eau représente l’information que ce modèle peut contenir.
En effet, des modèles 3D dans les logiciels de dessin pour architecture – peuvent contenir des informations textuelles (comme par exemple le nom de votre société et ses coordonnées) ainsi que des paramètres mathématiques qui peuvent varier selon l’usage et le projet (par exemple – la largeur ou la hauteur possible d’une fenêtre ou une porte).
Pour résumer, le « M » du BIM ou « Model(ing) » c’est le verre et le « I » du BIM ou « Information » c’est l’eau.
Ainsi, si vous êtes un fabricant de portes de garage comme La Toulousaine, votre « verre » est un modèle 3D d’une de vos références de catalogue et « l’eau » est votre nom/marque, votre adresse, vos numéros de téléphones, les normes NF auxquelles votre produit répond, la taille maximale et minimale de l’ouverture que vous pouvez servir avec ce produit, l’encombrement du système de motorisation… En gros, cela représente toute l’information que vous souhaitez véhiculer vers l’architecte prescripteur en particulier mais aussi vers toute la chaine de production du maître d’ouvrage jusqu’à l’entreprise qui installera la porte que vous avez fabriqué sur le chantier.
Et c’est à ce moment que le « B » ou « Building » du BIM se trouve. Il faut voir le terme « Building » comme l’ensemble des intervenants possibles dans la construction d’une oeuvre susceptible d’avoir un besoin de connaître ou visualiser votre produit dans le projet. Vous pouvez le visualiser comme un petit groupe qui partage le « verre d’eau » chacun à son tour. L’architecte « boit » en premier, il prend uniquement l’information qui l’intéresse – la forme, la couleur, la taille, etc. Ensuite, lorsque l’architecte communique son projet contenant votre modèle au bureau d’étude, c’est l’ingénieur qui « boit » de votre verre – il boit (vérifie) les normes, la résistance des matériaux, les performances thermiques etc. Puis, c’est au tour de l’économiste de la construction d’en « boire » – à son tour, il boit (vérifie) l’occurrence dans le projet (quantité), l’estimation du prix et de la main d’oeuvre etc. Le dernier du groupe « building » à « boire » c’est l’installateur qui vérifie le type du modèle à commander et où sur le chantier il doit être installé.
C’est ainsi qu’un seul modèle 3D (ou « verre ») contenant une véritable mine d’information (ou « l’eau ») est partagé avec l’ensemble des professionnels qui construisent un projet – c’est ça toute l’ingéniosité du BIM. Ces petits modèles 3D truffés d’informations agissent comme vos commerciaux en étant infaillible, présent 24h/7 sur toutes les représentations du projet en cours (plans, coupes, images, maquettes…) pour renseigner l’équipe des constructeurs de la conception à la réalisation de l’oeuvre.
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