Nous vous avions parlé d’un article d’Archinet sur comment réaliser un book pertinent. Dans ce 2ème article, découvrez la sélection des meilleurs books britanniques dans les domaines de l’architecture, de l’architecture d’intérieur et du paysagisme.
Les catégories suivantes sont représentées :
Nous avons particulièrement apprécié le portfolio de Luca Gamerini, second prix de la catégorie « Meilleur Imagerie » et premier prix de la catégorie « le meilleur projet selon Archinect ». La complexité de ses dessins 3D a d’ailleurs été saluée par le jury de professionnels de la compétition qui juge le niveau de détail « impressionnant ».
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Polantis : Comment vous êtes-vous intéressé au BIM, quel a été votre parcours vers cette méthode de travail ?
Clément Valente : En fait, je pense que j’étais prêt pour le BIM avant même qu’il ne soit désigné par cet acronyme ! Je n’ai donc pas l’impression d’être tombé dans le BIM mais plutôt de suivre une évolution naturelle et nécessaire du secteur de la construction. Je me rappelle de mon sentiment principal lors de mes premières années professionnelles : le BTP, quel secteur approximatif ! C’était dingue ! Alors, motivé par mon envie d’optimiser les procédés constructifs, les méthodes m’ont permis de contribuer aux succès de plusieurs grandes opérations de construction. J’ai intégré à mes fonctions ce qu’on pourrait qualifier de « prémices d’une utilisation du BIM » dès mes débuts dans la fonction en établissant fréquemment des documents de méthodes en 3D, des planifications 4D et autres exploitations d’une maquette numérique en entreprise de construction. Finalement, j’observe le BIM se répandre autour de moi et prendre une dimension titanesque avec le sentiment qu’au fond, on n’invente pas grand-chose !
Quels sont les enjeux du BIM pour les industriels, selon vous ?
Qui dit BIM dit « objet 3D intelligent ». On parle d’objets « paramétriques » dans le jargon de la maquette numérique. La modélisation d’un ouvrage en 3D devient presque aussi simple qu’un jeu de Légo grâce aux logiciels de maquette numérique, à la condition que les pièces de Légo existent ! Vous n’allez tout de même pas les fabriquer vous-même ! Un architecte est comme n’importe quel chef d’entreprise, il doit justifier d’une rentabilité. Le temps passé à modéliser une maquette lui coûte. Alors si des banques d’objets paramétriques telles que Polantis lui fournissent des solutions clé en main qui, de surcroit, lui offrent la garantie que les objets employés sont parfaitement conformes aux produits réels des fournisseurs en intégrant toutes leurs données techniques, évidement qu’ils ne vont pas se priver de leur usage.
Un architecte est certes un concepteur, mais il est aussi de fait prescripteur. Même si imposer une marque précise de matériau au constructeur n’est souvent pas envisageable, l’emploi d’objets paramétriques répondant à un catalogue fournisseur va très souvent enfermer le constructeur dans un choix de produits naturellement restreint par l’accumulation des caractéristiques techniques devant être respectées. Si bien qu’à la fin le nom du fournisseur à l’origine de l’objet paramétrique employé ressort comme une évidence aux yeux du constructeur, et donc sous forme de commande dans le portefeuille du fournisseur !
Du côté des fournisseurs, l’enjeu va donc bien au-delà du fait de suivre une mode. On ne parle pas ici d’une démarche marketing dérisoire comparable à celle d’offrir à l’architecte du coin un « joli mug tatoué du logo de la marque » pour Noël ! L’enjeu pour les fournisseurs est réel et extrêmement important, et lancer une démarche de transcription de leurs catalogues en objets BIM est un challenge à relever très rapidement, sous peine de rester sur le quai de la gare à regarder le train partir…
Et plus globalement, quelle est votre vision du BIM en France ?
Je ne suis pas prédicateur, mais je pense que la France est prête pour le BIM : le gouvernement est même plutôt moteur en la matière. La médiatisation assez large des notions de « transition numérique » à un niveau global, maintenant déclinée en un « plan de transition numérique du bâtiment » produisent leurs effets. Le nombre de recherches en lien avec le BIM suit une évolution constante à chacune de ces annonces. Les majors de la construction sont toutes en train de former leurs collaborateurs au BIM et d’investir dans des parcs logiciels nouveaux, entrainant avec eux les bureaux d’études et l’ensemble de leurs associés. Le quotidien actuel des constructeurs est jalonné de remises d’offres de prix à marge nulle voire négative. Alors certes, financièrement les investissements sont difficiles à encaisser, mais contextuellement l’envie d’innover et de se démarquer, ne serait-ce que commercialement, est un vrai levier de motivation. Et en cela le BIM constitue une réponse idéale. C’est à mon sens ce phénomène qui marque le point de non-retour que nous sommes en train de franchir : si les constructeurs adoptent tous une démarche BIM, toute la chaine sera contrainte d’en faire autant, en commençant par les concepteurs pour finalement atteindre les exploitants d’ouvrages et les Facility Managers. Un seul point vient nuancer à mes yeux ce tableau : 9 entreprises sur 10 ont moins de 10 salariés. Et ça, c’est un vrai problème. Comment absorber des investissements aussi conséquents dans ces conditions ? L’externalisation sous forme d’achat de « prestations BIM » a un bel avenir devant lui ! Je pense donc qu’au cours de la prochaine décennie beaucoup de choses vont changer dans le secteur de la construction en France, et la granulométrie actuelle des entreprises va constituer un vrai frein dans l’adoption du processus BIM.
Et au niveau mondial, qu’observez-vous ?
Au niveau mondial, les indicateurs sont tous au vert : chaque année plusieurs pays rejoignent la tendance globale d’imposition de l’emploi d’une maquette numérique pour les marchés publics d’État. Si les contours de ces obligations varient, la forme reste similaire et finalement tout le monde se retrouve autour de schémas communs. Le format IFC, désormais devenu une norme ISO, donc mondiale et à application volontaire, illustre bien qu’on s’oriente vers une quasi-uniformisation des pratiques. Cette concurrence entre les pays est à mon sens très bénéfique et exacerbe la motivation individuelle des États. Lorsque la bonne odeur du barbecue de votre voisin vient jusqu’à vos narines, vous avez subitement envie d’en faire de même ! Chaque pays surveille son voisin de la même manière. Certes, à la fin c’est le boucher qui empoche le plus, mais il n’empêche que tout le monde y a trouvé son compte !
Pour en revenir à votre ouvrage, quelle est la principale raison qui vous a poussé à écrire sur le BIM ?
Au travers de mon livre « BIM & BTP / Construire grâce à la maquette numérique » je souhaite offrir une vision large et motivante de ce qu’est le BIM et surtout des usages concrets qui peuvent en être fait à tous les niveaux, du concepteur au constructeur, jusqu’à l’exploitant. Il est important je trouve de gommer cette étiquette de « sujet nébuleux » qui colle à la peau du BIM lorsqu’on en parle avec les professionnels de terrain, et j’espère pouvoir y contribuer au travers de ce livre.
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Le catalogue CAO et BIM Interpon réalisé par Polantis
Lors de son discours au Sommet Energivie 2014 à Strasbourg, Bertrand DELCAMBRE, connu aussi sous le nom « Monsieur BIM » a annoncé que la réforme BIM en France démarrera au « tout début de l’année 2015 ».
Pour rappel, Cécile DUFLOT l’ex Ministre de l’Égalité des territoires et du Logement a annoncée dans un entretien avec LE MONITEUR qu’il y aura une Réforme BIM en France qui prendra effet à partir de 2017. Cela s’inscrit dans l’esprit de la directive Européenne du 15 Janvier 2014 autorisant et incitant les 28 états membres de l’UE à exiger des livrables sous forme de maquette Numérique à partir du 1er janvier 2016. Ce que font déjà de facto plusieurs états Européens dont la Grande Bretagne.
Cécile Duflot, la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, a annoncé dans un entretien paru dans Le Moniteur du 18 mars 2014 que le gouvernement Français va « progressivement rendre obligatoire la maquette numérique dans les marchés publics d’Etat en 2017 ».
La maquette numérique est un modèle 3D du bâtiment ou structure à construire. Cette maquette contient des composants “intelligents” (des objets 3D représentants des portes, des fenêtres, des revêtements de sol, etc.) qui contiennent des informations essentielles. Par exemple, une fenêtre contiendra non seulement toutes ses dimensions possibles en fonction du ratio longueur / hauteur pouvant être fabriquées mais aussi son poids, ses couleurs, ses matériaux, les coordonnées et logo du fabricant, les normes (NF, CE) les performances thermiques etc. Une maquette numérique est donc constituée de centaines (voir de milliers) de tels objets contenant de l’information.
La maquette numérique est parfois confondue en France avec le BIM lui même. En effet, il n’y a pas un équivalent en Anglais du terme « Maquette Numérique ». Malgré le fait que toute copie 2D ou 3D d’un objet réel peut techniquement être appelée « Une maquette numérique » ce terme est utilisé en France uniquement dans le contexte d’un processus BIM. Du coup; rendre la maquette numérique obligatoire veut dire tout simplement qu’il y aura une réforme BIM en France d’ici 2017 dans laquelle un processus BIM sera imposé sur l’ensemble des professionnels concevants et construisants des projets du marché public d’Etat.
La Ministre ajoute à sa déclaration que la maquette numérique devient obligatoire en 2017, la phrase: « je suis sûre que les collectivités suivront très rapidement ». Là nous pouvons constater la première esquisse ou le phasage de cette réforme – Tout d’abord les projets de l’État puis ensuite les projets des collectivités. Cette précision nous indique que Cécile Duflot s’est probablement bien renseignée sur les réformes BIM dans le monde où systématiquement les réformes ont été testées sur une petite échelle d’abord avant de s’étendre sur l’ensemble des services publics et territoires du pays concerné. Par exemple, La réforme BIM en Grande Bretagne qui sera appliquée sur 100% des territoires Britanniques et sur 100% des services publics d’ici 2016 a débuté en 2013 avec le ministère de la justice du gouvernement de sa majesté. Les leçons tirées de l’application du projet pilote de la « petite réforme » de ce ministère sont aussitôt appliquées sur la « grande réforme » qui sera mise en exécution dès 2016. Cela permet, tout simplement « d’apprendre sur le tas » et s’assurer que des erreurs et difficultés rencontrées sur un champs restreint d’application ne se répètent pas dans une plus grande échelle.
Afin de mieux comprendre les enjeux de cette réforme BIM Française, nous allons l’examiner sous les critères de la seule autre réforme de grande envergure d’un grand pays Européen – Le Royaume Uni.
Les Britanniques ont annoncé leur réforme BIM en 2011 avec un plan d’exécution de 5 ans. Si les engagements de Madame la ministre sont respectés, la réforme BIM en France aura un délai d’exécution beaucoup moins long – 3 ans seulement. Cela est faisable si la France sait tirer les conclusions de l’expérience Britannique en adaptant et en appliquant sans état d’âme le modèle Anglo-Saxon. Peut-être un peu cuisiné « à la Française ». 3 ans c’est court pour faire une réforme BIM complète mais amplement suffisant si l’on commence par l’État et que l’on continue avec les collectivités locales.
Selon Trino BELTRAN le Directeur R&D et innovation de Bouygues Bâtiment International les Anglais ont « re-inventé le BIM » (propos tenus lors de la conférence BIM et maquette numérique du Groupe Le Moniteur du 21 Mars 2014). Selon M. BELTRAN, les engagements que demandent les autorités au Royaume Uni de leur marché de construction sont:
La Grande Bretagne pousse ses industries à exporter leurs compétences et savoir-faire. Dans ce dessein – et avec beaucoup d’engagement du secteur privé – ils ont su créer une réforme très différente de toutes les autres réformes. Ce qui est le plus intelligent dans le modèle britannique est le phasage – Le BIM Level II d’abord (avec son rendu en COBie) puis l’ajout progressif des fonctions et modules depuis la 3D jusqu’à la « 6D » – La Grande Bretagne a monté de toutes pièces une réforme qui lui est propre, taillée sur mesure et correspondant parfaitement à ses objectifs. Que fera la France? Saura-t-elle surmonter sa « fierté » et comprendre qu’il n’y a pas de honte à passer par le chemin d’ores et déjà tracé par les Anglo-Saxons – Il y a de fortes chances que la réforme Française soit un grand succès. Par contre, si les instances de l’Etat sont victimes de leur propre orgueil, ou s’ils succombent à des lobbies de toutes sortes ou qu’ils essayent de « re-inventer l’eau chaude Française » – Cette réforme sera vouée à l’échec.
Un des challenge majeur de la réussite de cette réforme Française du BIM est la communication ou plutôt « l’évangélisation » du BIM. Qui dit BIM dit collaboration. La France ne devrait surtout pas répéter l’erreur Britannique du début de leur réforme: Communiquer qu’avec le secteur qui semble le plus critique (Les Maîtres d’oeuvre). En négligeant les autres secteurs comme la Fabrication des produits, la promotion immobilière ou même la Maitrise d’ouvrage elle-même (ce qui était le cas en Grande Bretagne…) – Ralentira considérablement la réforme et créera beaucoup de confusion.
Il faut beaucoup de courage et beaucoup de solidarité pour faire un changement si Important dans le processus de travail de la plus grande industrie du bâtiment en Europe. Nicolas BOUTET, architecte, expert BIM et manager de l’agence VBNB a témoigné aujourd’hui lors de la conférence BIM du Groupe Le Moniteur: « Il faut changer les méthodes de travail des architectes en France et les approcher des méthodes Britanniques… Lorsque l’on travail avec une maquette numérique il y a une multitude de données qui doivent être saisies en amont. La méthode Française [ESQ; APS; APD…] n’est pas forcement bien adaptée à l’ère du BIM et doit être révisée ».
« Pour les marchés publics de travaux et les concours, les États membres peuvent exiger l’utilisation d’outils électroniques particuliers tels que des outils de modélisation électronique des données du bâtiment [BIM] ou des outils similaires.«
(Extrait de la directive européenne sur les marchés publics du 15/01/2014)
Nous considérons donc que tous les pays Européens sont au moins « sensibilisés » à l’usage du BIM et que le montage d’une réforme BIM dans l’Europe des 28 n’est qu’une « question de temps ». Il est évident qu’une réforme BIM ne peut s’appliquer dans un pays qu’au bout de 2-3 ans au minimum, mais plus il y aura de pays « leaders » qui l’appliqueront, plus cela sera simple pour les pays « suiveurs ». Aujourd’hui en Europe, le pays leader incontournable est le Royaume Uni. Et ce, malgré des initiatives très réussies dans les pays scandinaves.
Le but déclaré de la réforme BIM du gouvernement Britannique est la réduction de 20% des coûts liés à la construction des ouvrages publics ainsi que des émissions de carbone. Afin d’atteindre ses objectifs, le gouvernement de sa majesté a entrepris plusieurs projets étalés sur une période de 5 ans – du 1er janvier 2011 au 1er janvier 2016. Le Bureau du Cabinet, initiateur de la réforme, encourage l’industrie de construction britannique à participer et contribuer à la réforme bien avant la date butoir du 1er janvier 2016 où tous les projets publics seront rendus en “BIM niveau 2”. La volonté du gouvernement est de transformer la Grande-Bretagne en leader mondial du BIM et ses technologies connexes. Le focus initial est sur les cycles de conception – réalisation des bâtiments – mais le gouvernement a déclaré que “Les 20% d’économies réfèrent au CAPEX mais nous savons que l’atout majeur du BIM est dans l’OPEX soit dans les phases d’opération des projets”. Le “BIM niveau 2” permet, pour le moment, de faire des économies sur les dépenses faites sur la conception des projets et surtout d’éviter des défauts d’exécution sur le chantier. Ces objectifs seront atteints par l’utilisation des fichiers d’échanges des données COBie UK 2012.
En 2012, le Ministère néerlandais de l’intérieur (RGD) a rendu le BIM obligatoire sur des grands projets publics. Ceci, pour la conception ainsi que pour la gestion et la maintenance des bâtiments et infrastructures une fois construits.
En Norvège, l’entreprise gouvernementale Statsbygg qui est responsable de la réalisation de la quasi totalité des projets publics de grande envergure a décidé d’utiliser le BIM pour la totalité du cycle de vie des projets (conception – réalisation – maintenance – démolition). En 2007, cinq projets pilotes ont été réalisés avec une méthode BIM. Depuis 2010 l’ensemble des projets Statsbygg sont réalisés en BIM. En plus du marché public, “l’Association des Constructeurs des Maisons” encourage le secteur privé à adopter des méthodes BIM.
Les agences gouvernementales comme l’Agence des Propriétés et Palais, l’Agence des Propriétés de l’Université du Danemark et les Service des Construction pour la Défense exigent qu’une méthode BIM soit employée dans les projets qu’ils réalisent depuis 2007.
“L’Agence Gouvernementale des Services de Propriété”, et les “Propriétés du Sénat” exigent l’utilisation du BIM dans leurs projets depuis 2007.
Le 14 juillet 2015, le Ministère espagnol des travaux publics (Ministerio de Fomento) constitue une Commission pour mettre en place la méthodologie BIM. L’objectif final du Gouvernement est de faire la promotion de l’industrie de la construction espagnole dans le monde.
En 2003 les “Services Généraux d’Administration” (GSA) à travers leur “Services des Bâtiments Publics” (PBS) et “l’Office de l’Architecte en Chef” (OCA) ont établi le “Programme National 3D-4D-BIM” (National 3D-4D-BIM Program). En 2006, le GSA a décrété que les nouveaux bâtiments construits par son PBS doivent utiliser le BIM lors de la conception (planification). A cette époque le GSA avait déjà un patrimoine de 32,000,000 m² d’espaces tertiaire dans 1500 bâtiments distincts. Depuis 2007, le GSA exige un rendu BIM comme condition préalable pour l’accès à une commande publique. Les acteurs du marché sont encouragés par le GSA à aller plus loin que l’utilisation du BIM en phase de conception et tous sont incités à utiliser les outils et les technologies BIM qui peuvent faciliter les autres phases du cycle de vie du bâtiment. Un indicateur intéressant pour l’efficacité du BIM au niveau d’une agence nationale est le fait que l’effectif du personnel du GSA a été réduit de 40 000 personnes en 2003 à 12 500 personnes en 2006 car la gestion des maquettes numériques nécessite beaucoup moins des ressources humaines.
Le but du gouvernement de Singapour est simple : devenir l’autorité éditrice des permis de construire la plus rapide au monde. “L’autorité de Construction et du Bâtiment” (BCA) a mené un effort entre agences gouvernementales en 2008 pour implanter la première “e-soumission” ou soumission électrique BIM de permis de construire. Ce système permet la diffusion d’une maquette numérique soumise en tant que demande de permis de construire à toutes les entités régulatrices nécessaires. En 2010 les neuf agences régulatrices ont accepté des modèles BIM 3D soumis en “e-soumission”. Cela a été suivi en 2011 par la possibilité de présenter des modèles BIM d’infrastructure et des modèles de mécanisme, électricité et plomberie (PLM). A ce jour, plus de 200 projets ont été rendus par e-soumission. Ce système est de loin le plus avancé au monde.
En 2010 la BCA a implanté le “BIM Roadmap” avec comme objectif d’assurer qu’au moins 80% de l’industrie du bâtiment utilise des méthodes BIM d’ici 2015 (sur les marchés publics comme sur les privés). Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’augmenter de 25 % le taux de productivité de son industrie du bâtiment d’ici 10 ans.
“L’autorité de Construction pour l’Habitation” de Hong Kong a rendu le BIM obligatoire pour tout nouveau projet de construction du marché public à partir du 1er janvier 2014.
Le “Service Public de Construction” rend le BIM obligatoire en Corée du Sud pour tout projet dont le budget dépasse 50 millions de dollars à partir du 1er janvier 2016.
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Un des objectifs de la réforme BIM en Grande Bretagne (la plus grande réforme Européenne de ce type à ce jour) est d’arriver à une économie de 20% sur la réalisation des projets de construction dans le marché public. (Source). Cet objectif de réduction des coûts se répète dans beaucoup de discours officiels des pays membres de l’EU et est à priori basé sur une étude de la Commission Européenne datant de 2012 selon laquelle: « les entités publiques qui ont déjà mis en œuvre des solutions d’appels d’offres dématérialisées enregistrent des économies comprises entre 5 % et 20 % de leurs dépenses d’achat. »
Comme nous allons l’exposer ci-dessous, le BIM est non seulement profitable à la Maitrise d’Ouvrage Publique, mais aussi à l’ensemble du marché du BTP et ses acteurs.
20% peut paraître un grand nombre juste pour un procédé géré par un logiciel mais il ne faut pas oublier que le BIM est bien plus qu’un logiciel. C’est une méthode de travail globale qui a déjà fait ses preuves. En principe, le bon usage des méthodes de modélisation 3D par des architectes bien instruits peut déjà s’avérer très rentable pour les maîtres d’ouvrage.
Le ratio “1:10:100” est une règle connue dans le monde des affaires et notamment dans le domaine des gestions et prévention des risques. Ce ratio, s’applique parfaitement dans le cadre de la construction de tout projet immobilier. Dans ce cas il s’agit respectivement de – Conception : Construction : Opération – où les erreurs et problèmes gérés lors de la conception coûtent beaucoup moins cher à corriger que si elles devaient être corrigées lors de la construction ou pire encore – après que le bâtiment ait été livré et qu’il soit en cours d’opération. Comme l’utilisation d’une méthode BIM permet des modifications rapides et la gestion et prévention des conflits, le danger des défauts de construction est presque complètement écarté. Par exemple, un poteau mal dimensionné dans le parking d’un bâtiment clignotera en rouge dans le logiciel BIM et sera remplacé ou épaissi par l’architecte en quelques secondes (ou quelques heures si l’avis du BET est nécessaire) mais coûtera 10 fois plus cher à remplacer ou renforcer en cours de chantier et pourra coûter 100 plus cher (en argent et en vie!) s’il venait à s’écrouler après la livraison du bâtiment.
Sur le plan de la gestion du patrimoine immobilier pour les maîtres d’ouvrages publics, les livrables BIM permettent de faire des requêtes nécessaires au groupement des achats et cycles des travaux de maintenance. Par exemple : une maquette numérique pourra renseigner le gestionnaire de patrimoine sur la quantité et type d’ampoules à changer, la surface en m² à peindre au bout de combien temps etc.
Une maquette numérique BIM bien construite permet d’apporter des changements pendant la conception d’un projet beaucoup plus rapidement qu’avec des méthodes 2D / 3D traditionnelles. Dans un projet de construction dans le cadre d’un marché public en France la mission officielle de l’architecte consiste à rendre pas moins de 3 fois son projet pour approbation avant le dépôt du permis de construire (Missions ESQ; APS et APD). À chaque instance de rendu l’architecte apporte des changements à son projet. Grâce au BIM ces changements peuvent s’effectuer souvent très rapidement car des milliers des petites tâches fastidieuses : le calcul des charges tributaires, la résistance des matériaux, ou de simple (re)calcul des marches d’un escalier en vu du changement des hauteurs des niveaux (très courant) sont réduites à quelques secondes par l’usage d’un logiciel BIM.
La réalisation des catalogues d’objets BIM qui peuvent s’intégrer dans une maquette numérique est très profitable pour les fabricants. En effet ce sont les fabricants qui profitent du BIM le plus car ces objets en 3D portent non seulement l’image et l’information morphologique du produit (la forme, la couleur, les matériaux) mais aussi les informations liées à leurs dimensions, normes, ou toute autre information que le fabricant souhaite véhiculer vers l’ensemble de la chaîne de production du bâtiment. La réalisation et l’acheminement des catalogues numériques reste moins onéreuse que la réalisation des catalogues papier. Cela réduit aussi considérablement les coûts liés à la fabrication et à l’acheminement des échantillons pour les prescripteurs. En somme, il s’agit d’un moyen très efficace de communication entre les fabricants et l’ensemble des acteurs du marché de la construction.
Un des atouts majeurs d’une méthode BIM est la pré-configuration et la préfabrication qui ont tendance à réduire considérablement les dépenses d’un chantier donné rien que part le fait qu’ils permettent d’assembler des éléments de construction en dehors du chantier. Il est connu que le rapport d’efficacité de la préfabrication est 1/7, c’est à dire une journée en usine vaut 7 jours sur le chantier. Fabriquer des éléments de construction en usine (par exemple – des escaliers en béton, des salles de bains intégrables, des dalles de support précontraintes…) plutôt que sur le chantier souvent mal adapté et dangereux est très rentable non seulement par les coûts liés à la fabrication de l’élément même mais aussi en vie humaine. Selon les rapports de la “Health and Safety Executive” en Grande Bretagne, en 2007 il y a eu 84 décès sur les chantiers Britanniques et 7,857 blessures nécessitant 3 jours de congés-maladie, le HSE a également condamné 339 directeurs de chantiers à des amendes d’un montant moyen de 9,096 livres… La planification avec une méthode BIM permet de réduire davantage ces chiffres car le BIM est particulièrement bien adapté à la préfabrication étant donné que la plupart des conflits possibles sur le chantier ont été déjà gérés par le logiciel.
Le COBie ou le « Construction Operations Building Information Exchange » est un schéma formel permettant d’organiser l’information (donc, le « I » du BIM) sur des projets en cours de planification et des oeuvres déjà construites. Le COBie est un schéma suffisamment général pour qu’il puisse être utilisé pour documenter des bâtiments mais aussi des ouvrages d’ingénierie civile et infrastructure. Il est fait de façon si simple qu’il suffit d’un tableur Excel ou autre pour pouvoir l’exploiter et le diffuser. Le COBie est surtout un moyen de partager de l’information structurée au sein d’une méthodologie BIM.
Le COBie a été inventé par l’armée Américaine pour mieux maitriser et répertorier les bâtiments et infrastructures militaires. Il a eu depuis des nombreuses applications civiles et presque autant d’adaptations. Grâce à sa structure simple et cohérente, il est le format le plus utilisé aujourd’hui pour partager des informations BIM entre parties intéressés (voir en détail plus bas). Ce schéma est surtout répandu aux Etats Unis et en Grande Bretagne. Il fait partie du rendu obligatoire de tout projet public à partir du 1er Janvier 2016 en Angleterre et sur le reste des Iles Britanniques à l’exclusion de l’Irlande. Ce Schéma est aussi utilisé en Scandinavie et dans presque chaque pays qui a déjà eu une réforme BIM ou envisage de passer une telle réforme.
L’avantage pour les maîtres d’ouvrage est très palpable: la gestion d’un projet à l’aide d’un schéma COBie permet de bien suivre l’avancement du projet et vérifier que rien n’est oublié par l’équipe de la maitrise d’oeuvre (les architectes, Ingénieurs et économistes de la construction). Une fois l’ouvrage réalisé, le maître d’ouvrage peut gérer beaucoup plus facilement la gestion du bâtiment. En effet, toute l’information essentielle sur le bâtiment se trouve rangée dans un fichier tableur facile d’accès même pour des personnes avec peu ou pas de formation. Par exemple, un directeur d’un centre technique d’une commune peut immédiatement savoir combien d’ampoules 60W il doit acheter en prévoyance de la fin de vie des ampoules dans telle ou telle école primaire, combien de pots de peinture blanche il faudra acheter pour repeindre le conservatoire de musique de la ville, etc. Tout lui sera accessible par des requêtes simples dans la base de données COBie.
Le COBie permet à l’équipe de la maitrise d’oeuvre de documenter leur savoir sur l’ouvrage sur lequel elle est en train de travailler. Cette documentation prend en compte l’aspect spatial de l’ouvrage ainsi que l’aspect physique:
En résumé, le travail avec un fichier COBie permet aux architectes non seulement une meilleure communication avec leurs clients (Le Maître d’Ouvrage) mais aussi d’être mieux organisés, de s’assurer que rien n’a été oublié et de résoudre des conflits entre éléments constructifs bien avant qu’ils ne puissent se manifester sur le chantier. Ce travail bien organisé facilite aussi le travail entre les membres de l’équipe de la maîtrise d’oeuvre et entre les architectes et les fabricants.
Le COBie est un outil puissant entre les mains des fabricants. Il est indispensable pour ceux qui exportent vers la Grande Bretagne ou qui sont intéressés par ce marché (le 3ème plus grand en Europe). En effet, un objet BIM avec une bonne composante COBie qui s’intègre parfaitement dans le schéma COBie global est fortement apprécié par les architectes et l’ensemble de l’équipe de la maîtrise d’oeuvre. Les architectes gagnent beaucoup de temps en utilisant des bons objets BIM, ils en gagnent encore davantage en combinant les objets avec une information COBie.
Les avantages pour les fabricants sont évidents:
Si vous êtes un fabricant et que vous opérerez en Grande Bretagne ou souhaitez le faire, il est important d’abord de créer un catalogue BIM de vos produits. L’attribution des informations COBie se fait en fonction de tableaux et réglementations publiés par le gouvernement Britannique. La dernière version (révision) est le COBie UK 2012. Polantis suit régulièrement les publications du gouvernement Britannique depuis ses bureaux à Manchester. Nous offrons à nos clients des conseils pratiques pour l’intégration des attributs COBie dans les catalogues BIM et CAO et nous sommes évidement en mesure de réaliser pour vous des missions d’intégration conformément à la législation Britannique en vigueur. Contactez nous pour plus d’information à ce sujet.
Télécharger un exemple d’un schéma COBie UK 2012
Apprendre plus sur la réforme BIM en Angleterre
Un article du WBDG (très long et en Anglais) détaillant tous les aléas du COBie Américain
Aujourd’hui, le « mot d’ordre » dans la profession c’est « Le BIM« . Il n’y a pas encore une loi en France obligeant les Architectes à rendre leurs projets en « format BIM » ou à adopter des méthodes de travail BIM mais des lois similaires sont déjà passées en Scandinavie (notamment la Finlande, la Suède et la Norvège) au Pays-Bas et encore plus proche de nous – en Grande Bretagne.
Outre Manche – le Marché du BTP et de l’architecture est en pleine transformation avec une réforme gigantesque – À partir du 1er Janvier 2016 TOUS les projets publics rendus dans les Iles Britanniques devront être rendus en « Level II BIM« . Ce genre de réforme est déjà en discussion en France. L’association BIM FRANCE dans laquelle Polantis est membre, oeuvre beaucoup dans ce sens.
Le Bureau du Cabinet du « Gouvernement de sa Majesté »a décidé d’une réforme très vaste qui a pour but de révolutionner les pratiques de la construction dans les Iles Britanniques. Mais pourquoi cette réforme? La raison la plus célèbre et la plus importante est l’objectif « 20% efficiency stretch » – soit en Français – une augmentation de l’efficacité (et la réduction des prix en résultant) de 20% pour toute oeuvre publique construite. En d’autres termes : le Gouvernement Britannique espère, que grâce à la réforme BIM toute commande publique coûtera 20% moins chère, sera réalisée 20% plus vite et sera 20% plus efficace en terme de gestion de la vie du bâtiment après sa construction, économie d’énergie, etc.
Le gouvernement Britannique comprend qu’il peut obtenir beaucoup du BIM mais pour le moment il essaye de réduire les objectifs de sa réforme pour assurer sa réussite. En effet, les dirigeants de la réforme du Bureau du Cabinet sont conscients qu’une adoption complète d’un processus « BIM complet » risque d’être très difficilement « digéré » par le marché de la construction. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de morceler la réforme en plusieurs niveaux ou levels. Nous allons en discuter plus bas.
L’hypothèse de travail du gouvernement Britannique concernant la réforme BIM:
La réforme BIM en Grande Bretagne doit répondre aux critères suivants:
(Source: UK BIM Task Group)
Le « Level II BIM » ou le « BIM niveau II » est un niveau d’adoption et pratique du BIM qui doit être atteint par l’ensemble du marché public Britannique d’ici le 1er Janvier 2016.
Voici le tableau des niveaux de maturité des pratiques CAO et l’objectif BIM du gouvernement Britannique qui doit être atteint d’ici le 1er Janvier 2016:
Il est important de noter que la réforme est déjà en route avec des projets pilotes comme le ministère de la justice (les prisons, les tribunaux…) d’ici Janvier 2016 l’ensemble des ministères et collectivités locales auront adopté la réforme. En 2013 – 39% des architectes britanniques ont déjà adopté une méthode BIM (source: NBS)
Les Architectes et prescripteurs britanniques seront obligés de rendre leurs projets en format COBie et appliquer des méthodes et approches BIM à partir du 1er Janvier 2016 s’ils veulent accéder à la commande publique au Royaume-Uni. Mais quel impact sur des fabricants Britanniques ou fabricants qui exportent en Grande Bretagne?
En effet, les modèles 3D des projets réalisés avec une méthode BIM nécessitent des « objets intelligents ». Ces objets contiennent des informations indispensables à l’ensemble de l’équipe qui s’occupe de la planification et la réalisation du projet et qui utilise une démarche BIM. Un modèle BIM est construit avec une multitude d’objets intelligents, ces objets sont les « briques LEGO » qui se connectent entre elles pour créer le projet dans son ensemble. Par exemple, un architecte qui crée une école aura besoin de portes, fenêtres, plafonds suspendus, revêtement de sols etc. À la différence d’une pratique CAO des niveaux 0 et 1 (voir infographie en haut) dans une méthode BIM, l’architecte compose ses projets non pas avec des lignes (comme sur Autocad) mais avec des véritables objets 3D contenants des informations utiles, s’il s’agit d’une fenêtre, l’objet 3D « Fenêtre » a un nom précis et une référence catalogue de son fabricant, cet objet pourra être paramètré sur le logiciel BIM de l’architecte selon les réglages de l’usine du produit réel. L’architecte aura aussi accès aux normes auxquelles cet objet est soumis pour les données sur les émissions de CO2, etc. Ces informations seront disponibles aussi pour les Economistes, les Ingénieurs, les installateurs et tout autre membre de l’équipe de réalisation du projet. Chacun extraira uniquement l’information qui l’intéresse du modèle afin de réaliser son travail. Lors du rendu du projet, l’architecte donnera un fichier COBie contenant l’ensemble des informations sur le projet à son maître d’ouvrage. Ce fichier sera obligatoire à partir de 2016 et est en fait une base de données qui est la résultante de toutes les informations contenues dans chaque objet BIM qui compose le projet. Il sera possible alors pour le Maître d’ouvrage de savoir combien de fenêtres de quels types existent dans son projet, à quelles normes ces fenêtres répondent où trouver chacune d’entre-elles etc.
Il est donc évident que sans la collaboration des fabricants des matériaux de construction et leurs catalogues BIM normalisés, il est impossible de générer les fichiers COBie utiles et répondre aux exigences de la maîtrise d’ouvrage publique Britannique.
C’est la raison pour laquelle les fabricants britanniques sont mobilisés et ont commencé dors et déjà à réaliser des catalogues d’objets BIM à l’usage des prescripteurs de leur pays. En effet, à partir du « deadline » de Janvier 2016, un fabricant qui n’aura pas son catalogue BIM ne sera tout simplement pas prescrit dans des projet d’architecture du marché public. Avec la récession depuis 2008, ce marché représente près de 60% du marché global de la construction sur les Iles Britanniques.
Polantis est implanté en Angleterre depuis l’été 2012. Vous pouvez profiter de la réforme BIM en Grande Bretagne et assurer que vos produits soient accessibles pour les prescripteurs Britanniques (33,000 Architectes pratiquants inscrits à l’Ordre Britannique + 50,000 autres prescripteurs). Polantis offre des services de réalisation de catalogues BIM 100% compatibles avec les systèmes de classement Britanniques (British Standard, Uniclass, CoBie etc.) et pourra vous conseiller et accompagner pour préparer et exporter vos produits vers le 3ème plus grand marché de construction en Europe.