Le jeudi 28 novembre, des industriels et des professionnels de la construction (architectes, dessinateurs, ingénieurs…) étaient présents à L’Atelier TARKETT pour assister au Jeudi Prescription organisé par BIMobject et Polantis.
L’objectif de cet événement ? Téri Feugeas, Consultante BIM et Architecte, ex-professeure des Universités nous a fait le plaisir de partager ses idées et son expérience sur la conception architecturale, les projets et le BIM.
Les « Jeudi prescription » sont un moment de partage et d’échanges pour ouvrir le débat avec d’autres architectes et d’autres métiers de la conception architecturale.
« Je suis architecte DPLG. J’ai exercé d’abord en Argentine. J’étais responsable de la 2ème année de conception architecturale à l’université et en parallèle j’avais créé mon agence d’architecture composée de 2 ingénieurs et 2 architectes, nous avons travaillé sur des programmes divers.
Je suis venue travailler en France en 1990. J’ai commencé chez Dumez, pendant 2 ans et j’ai travaillé sur des projets de rénovation de prisons.
Travailler dans plusieurs entreprises s’est révélé pour moi être une formidable expérience. Ensuite, j’ai créé mon agence et j’ai fait des formations pour Autodesk. «
La méthode BIM est la capacité de pouvoir intégrer tous les outils de conception et de construction dans un projet, quel que soit le choix des outils.
Le BIM n’est synonyme de 3D en réalité, ce n’est pas non plus uniquement la maquette. On travaille sur le projet, on avance avec des données plus complexes, que l’on peut extraire et retravailler.
Le sujet du BIM lié à l’architecte et à la conception interpelle Téri depuis longtemps. Souvent, le BIM est associé à un enjeu de normes, de protocoles, de coordination mais on oublie l’essentiel. Derrière la méthode BIM, il y a la conception, les projets, les programmes qui vont guider la méthode qu’on va utiliser pour un programme en particulier.
Pour Téri, il y a autant de méthodes BIM que de « programmes d’architecture ». C’est pourquoi c’est impossible de traiter cet aspect comme une mécanique,comme une communication de documents et encore moins de le réduire à des « Conventions et des Normes » pour une utilisation correcte.
L’architecte doit pouvoir découvrir des outils qui facilitent le chemin de la création et d’éviter en amont de se retrouver face à des normes, des chartes à respecter avant de connaître les enjeux de composition qui s’imposent par rapport au programme.
Téri a présenté plusieurs programmes sur lesquels elle a travaillé en valorisant notamment le chemin de conception.
1erexemple : Stade de football ou rugby
Lorsque nous sommes face à un nouveau projet comme un « Stade de football ou de rugby », deux aspects s’imposent : le contrôle de la visibilité du terrain de jeu, et la conception d’une structure simple et logique pour la toiture unique de l’ensemble.
Il existe des logiciels adaptés aux études de visibilité qui apportent des données précieuses pour l’architecte en amont de la conception de la forme finale du bâtiment.
En effet, construire un stade de foot : il y a une géométrie qui est la base, c’est le terrain de jeu, géométrie stricte par rapport à des proportions. A chaque fois, il y a une contrainte dès la conception figée car le terrain va constituer le centre de l’objet d’étude principal.
C’est l’intérêt de ce type de programme.
Par exemple, le projet « Arena » réalisé par l’architecte Christian de Portzamparc à Nanterre et Vinci Construction, ils ont travaillé en BIM avec Revit et Digital Project. Ils ont traité d’une part l’enveloppe en sachant que l’enveloppe doit répondre aux contraintes de couvrir, de sécurité et la possibilité d’être ouvrable.
Le BIM a permis l’optimisation entre le béton, la charpente métallique et la coque de la façade. Le nombre de pièces prévues au départ pour la coque était de 300 moules grâce à l’optimisation, le nombre de moules a été réduit à 26 moules
D’un autre côté, ils ont travaillé l’autre aspect essentiel de conception : la visibilité et la morphologie des gradins, pour garantir que quel que soit l’angle, la vue est optimisée, un logiciel de simulation a été utilisé pour constituer la forme.
2èmeexemple : un programme de réhabilitation
Pour un programme de réhabilitation, tous les composants de base qui seront utilisés pour le projet existent déjà. Pour ce type de projets le point de départ se trouve dans l’existant dans le meilleur de cas, récupéré en nuage de points à partir d’un scan 3D. En réhabilitation, il s’agit de corriger et mettre à jour par rapport aux normes tous les espaces et les éléments constitutifs de notre projet.
Les familles paramétriques utilisées ne peuvent pas venir de l’extérieur du projet sans une réadaptation en fonction des objectifs à atteindre, par exemple, le changement de fenêtres en rénovation.
Si on parle du BIM en réhabilitation, qui a la vedette ? C’est la réalité car on intervient sur la globalité.
Le point de départ : si on peut obtenir le scan 3D de la modélisation du bâti, c’est excellent car cela permet d’analyser les pathologies. On peut récupérer directement les familles paramétriques… Il faut extraire ce que l’on a, modéliser l’existant ou aller chercher à l’identique. Tout est lié à ce qui existe.
Par la suite, le travail de conception consiste à transformer l’existant, par exemple pour le changement de fenêtres, le travail va s’effectuer sur la famille paramétrique car on pourra griffer des solutions à ce qui existe.
Des revêtements de sols, isolants ITE, sécurité incendie … toutes les études en maquette numérique doivent être intégrées dès l’existant en transformation ou modification.
Tous mes projets sont travaillés en 3D.
3èmeexemple : Architecture d’intérieur, réhabilitation
Téri a travaillé sur de multiples types de programmes et notamment des projets de rénovation d’appartements. Le BIM est une méthode qui doit faciliter la tâche de mieux concevoir aux concepteurs. Quand des systèmes d’analyse en conception sont imposés, cela retarde, au final, le projet.
Pour que le BIM soit un outil d’accompagnement dans un projet de rénovation d’appartement : tous les outils doivent faciliter le travail, respecter une harmonie d’ensemble, notamment avec des plateformes comme BIMobject et Polantis… Avec le BIM, on a accès à la maquette, au rendu, on peut voir les textures, les matériaux … c’est le chemin spécifique à ce type de programme.
Le chemin de conception suit 4 étapes :
4èmeexemple : logements, hôtellerie, maisons de retraite.
L’analyse des cellules est le point commun entre ces types de programmes, on parle de prototypes. Avec le BIM, les cellules sont fabriquées avec une trame déjà spécifiée. Travailler sur une maquette permet de réaliser une mise à jour de la cellule.
Si nous sommes face à un projet d’hôtel industriel, le point de départ pour la conception de l’ensemble sera les études en amont des maquettes
« chambre types ». Une fois ces prototypes optimisés, il est possible par la suite d’organiser la composition de l’ensemble.
Cette méthode peut se transposer pour d’autres programmes comme le logement collectif ou la santé.
Téri a retravaillé, avec un groupe d’étudiants, 2 projets tutorés.
L’aménagement en BIM d’un hôtel industriel en utilisant le logiciel Revit. Mise en application concrète de la méthodologie BIM avec un programme précis.
Le guide de conception : il faut optimiser la chambre qui est le cœur du projet
5èmeexemple : les prototypes
Pour ce type de projet, l’analyse d’un cahier de charges précis, la morphologie adoptée et les composants seront attachés avec un système de construction de l’ensemble. Les familles paramétriques, les composants in situ et le système de construction constituent pour ce type de projet une unité. Évolution dans le temps avec mise à jour du modèle.
Exemple de prototype : Un abri de Gare à l’étude en vue de l’impression du modèle en 3D
Ces prototypes sont à l’étude. Le modèle a été optimisé avec les aspects robotiques.
6èmeexemple : Hôtel new-yorkais réalisé hors sol en Polaogne
Récemment, un hôtel modulaire a été réalisé hors-site à New York. Je n’ai pas participé à ce projet. Toutes les chambres ont été réalisées, transportées depuis la Pologne avec tous les éléments (literie, luminaires…).
L’ensemble a été optimisé.
Chaque programme, chaque projet propose naturellement les priorités à considérer dans l’organisation de l’espace, les outils informatiques adaptés à utiliser suivant chaque étape, et les plans et documents qui vont constituer la maquette numérique adaptée au type d’architecture à produire.
La méthode BIM doit incorporer tous ces éléments dès le départ afin d’éviter de rentrer dans un processus mécanique de création de murs, de portes, des fenêtres avant de comprendre le système global où chaque élément va être intégré.
La maîtrise des familles paramétriques (création, modification, adaptation) est indispensable afin de pouvoir, le cas échéant, créer un nouveau système de construction.
Si Jean Prouvé, (grand architecte du XXème siècle) invente le mur rideau en 1930, c’est grâce à un travail de conception liant le matériau, la technique et les objectifs à atteindre du projet global.
Jean prouvé a innové, inventé un nouveau système.
Apprendre à fabriquer, à inventer des systèmes de famille paramétrique.
Finalement, le BIM comme « Le Bonheur de l’innovation maîtrisée ».
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Apéro Prescription BIMobject – Polantis animé par Damien Cordier, architecte associé chez DRLW architectes.
Le palmarès du Concours BIM 2019
Un accès commun à Polantis et BIMobject
Le jeudi 10 octobre, des industriels et des professionnels de la construction étaient présents dans les locaux d’Abvent pour assister au nouvel Apéro Prescription organisé par BIMobject et Polantis. Damien Cordier, architecte associé chez DRLW Architectes, présentait le projet Merck Millipore, un projet 100% BIM.
Après un DESS Architecture et Archéologie à l’Université Marc Bloch de Strasbourg en 2005, j’ai obtenu le diplôme d’Architecte DPLG en 2006. Après plusieurs expériences en agence puis à mon compte, en janvier 2014, j’ai rejoint Denis Dietschy, Jean-Marc Lesage et Christian Weinmann à la tête de l’agence DRLW architectes, après 4 années de collaboration.
Pour moi, chaque bâtiment doit être à la fois fonctionnel, « porteur d’image » et respectueux de l’environnement. La rigueur et la précision apprises sur les sites archéologiques m’inspirent encore aujourd’hui pour gérer les opérations dont j’ai la responsabilité. J’ai été formé très jeune au travail collaboratif, aujourd’hui, je suis le référent DRLW pour la généralisation du Building Information Modeling (BIM).
Depuis sa création, en 1979, DRLW architectes a développé une solide expérience dans des domaines et des échelles très variés. Basée à Mulhouse, notre agence compte 4 associés et une trentaine de collaborateurs. Elle intervient en tant qu’architecte mandataire sur tout le territoire français pour des maîtres d’ouvrage publics ou privés sur des projets extrêmement divers en réhabilitation ou en neuf : gares et aéroports internationaux, programmes de logements, bâtiments tertiaires ou industriels, résidence d’accueil pour personnes âgées, établissements scolaires, piscines et gymnases … Par exemple, il y a deux ans, nous avons livré l’aéroport de Mayotte en bois, le centre de maintenance du nouveau tram de Besançon.
Nous avons également travaillé sur la réhabilitation de bâtiments tertiaires comme la maison d’Alsace à Paris. Le projet, présenté lors de cet Apéro Prescription, est la construction d’un bâtiment composé d’un showroom, laboratoire et de bureaux pour Merck Millipore à Molsheim, près de Strasbourg.
« Ce qui est réellement intéressant dans ce projet entièrement mené en BIM, est la correspondance voire la quasi exactitude entre la maquette conception et le bâtiment construit.«
Merck Millipore souhaitait construire un showroom clients comprenant : un accueil client, des laboratoires, des salles de conférences, des bureaux et du stockage. Le Projet en quelques chiffres :
– Maître d’ouvrage : Merck Millipore
– Collaboration avec le cabinet d’ingénierie tous corps d’état : OTE.
– Surface : 4 100 m2
– Coût : 9,3 millions d’euros
– Mission de DRLW architectes : complète
– 1er fichier Master plan réalisé en 2017
– Chantier : 13 mois
– Livraison du chantier : 2019
L’objectif de ce showroom est d’accueillir les clients venant de toute l’Europe et du monde entier. Ce bâtiment devient une véritable vitrine, un support de communication valorisant pour le groupe Merck.
Le BIM a été la clé pour remporter ce projet. Dès le départ, nous avons présenté au client des maquettes BIM, même s’il ne le demandait pas. Nous lui avons expliqué l’intérêt de travailler en BIM pour lui et pour nous. Avant, l’architecte travaillait sur des dessins, des maquettes 2D et maintenant toutes les informations sont intégrées dans une maquette 3D. La maquette s’enrichit au fur et à mesure de l’avancement du projet en intégrant toutes les données techniques du Bâtiment.
Nous avons été force de propositions vis-à-vis du client : notre agence a dessiné le projet en 2D, on a proposé une étude du site et fait une préconisation du lieu d’implantation du bâtiment.
Pour étayer notre discours, nous avons réalisé les premières maquettes 3D. Ces dernières se sont révélées être un outil d’aide à la décision pour le maître d’ouvrage qui a mieux compris le projet, il a pu se balader dans la maquette et prendre des décisions plus rapidement.
Pour faciliter la présentation du projet lors de l’Apéro Prescription, Damien a comparé les PDFs et les maquettes réalisées sur ARCHICAD.
Oui, nous avons mené plusieurs types d’études en amont pour bien préparer le projet.
Dans un premier temps, un « Space Planner » a étudié l’environnement de travail des salariés, les espaces de travail et de rangement nécessaires en fonction des métiers. Il a réalisé une synthèse des besoins afin d’optimiser le bien-être, le confort des employés et rationaliser l’espace de travail.
En parallèle de cette étude, la modélisation en BIM du bâtiment a participé également à l’optimisation des lieux.
Également, des études d’ensoleillement, thermiques et d’exposition ont été réalisées avec OTE. Sur ce projet, il était nécessaire de gérer la double peau micro-perforée du bâtiment, le patio plein sud, le laboratoire entièrement vitré. Grâce aux études, le patio a été bien orienté et pensé : la forme trapézoïdale, les dimensions, la qualité du vitrage et les protections solaires bien choisies.
Nous avons été capable de produire rapidement des études, de fournir des maquettes 3D pour que le client valide à chaque étape et prenne les bonnes décisions pour que le projet avance selon le planning établi.
Une maquette BIM qui s’enrichit à chaque phase :
Dès la phase APS, il était intéressant pour le Maître d’ouvrage de disposer de la maquette BIM. Il a pu se balader dedans ce qui lui a permis d’identifier tous les espaces, leur taille, le mobilier : l’entrée, le hall, le showroom. Les échanges entre l’agence et le client ont été facilités grâce à la maquette.
Dès cette phase, en partenariat avec OTE nous avons réalisé les vrais chiffrages avec les économistes ce qui permet de savoir précisément de quoi on parle et non établir des ratios « à la louche ».
Avant la phase APD, on a souvent des schémas et des études statiques mais on a rarement des maquettes 3D. La modélisation des structures est établie en phase APS mais rarement les fluides. La phase APD sert de support pour faire le permis de construire et accessoirement pour faire toutes les perspectives.
J’ai communiqué une perspective de ce projet au client et je me suis avancé sur le fait que le projet serait construit tel que modélisé car nos études étaient précises, quantifiées, il y avait un vrai modèle 3D. La réalité du projet a validé la perspective.
La maquette a montré toute la signalétique normée par Merck : toutes les perspectives avec les plafonds micro-perforés, les types de luminaires, les tables tactiles et le patio …
La maquette 3D est plus détaillée en phase Pro. Il est possible d’afficher les parties que le bureau d’étude a intégré dans la partie structure, CVC, électricité. La maquette permet de modéliser et voir les emplacements des interrupteurs, des prises. Le client voit et comprend la maquette et se projette dans le projet fini.
Comme sur la perspective, ce qui est intéressant à cette phase est que le client commence à comprendre qu’au-dessus du faux plafond, il y a de l’éclairage, de la ventilation et que tout cela prend de la place, donc le client comprend les enjeux, les espaces et ce qu’il achète.
On peut faire une coupe dans la maquette et se balader dedans. C’est l’intérêt pour l’ingénieur travaux qui commence à rentrer dans la technique. Par exemple, dans les laboratoires, tous les éléments ont été modélisés : les prises de courant, les arrivées d’air, eau, le calpinage des faux plafonds … Avec la maquette 3D, on sait précisément si les fluides sont bien placés, s’il y a tous les tuyaux…
On a utilisé le logiciel Solibri pour faire la synthèse entre les modèles et vérifier les clashs.
Notre agence a 40 ans et travaillait avec AutoCAD, SketchUp, mais parfois on bougeait une fenêtre en 2D dans le plan et dans la coupe on ne le faisait pas et encore moins dans la maquette. Moi, j’ai commencé à travailler très tôt avec ARCHICAD, j’ai parcouru les autres logiciels mais j’ai préféré les fonctionnalités d’ARCHICAD qui sont plus intuitives et qui répondent exactement à nos besoins.
Quel que soit le logiciel BIM utilisé par les autres parties prenantes, l’objectif est de faire un projet en 3D avec des caractéristiques techniques hiérarchisées. En fait, il faut que tous les acteurs du projet (architectes, ingénieur fluide, ingénieur structure…) communiquent entre eux à chaque phase. Il n’y a pas de méthodologie toute faite, on utilise les IFC si plusieurs acteurs utilisent des logiciels différents. Quand on a livré une maquette BIM, on livre du format IFC.
Le client possède l’IFC de l’architecte où il retrouve l’ensemble des données ainsi que leur provenance, l’IFC de l’ingénieur structure, l’IFC de l’ingénieur fluide, celui de l’architecte … Ensuite, d’autres logiciels peuvent faire la synthèse comme Solibri.
Le client peut avoir un logiciel pour faire l’exploitation de sa maquette et c’est ce logiciel qui doit ouvrir un IFC de la maquette ARCHICAD afin de ne pas perdre de données. Avec le bureau d’études, ce projet a été conduit 100% en BIM et reflète tout le savoir-faire de notre agence.
« Comme tout projet architectural, on laisse une trace pendant de nombreuses années. «
Le piège du BIM est que dès la phase APS, on fait tout de suite un PRO, or le projet évolue… Sur ce projet en particulier, nous avons mis en place une méthodologie assez forte pour faciliter la prise de décision du client. En APS, on avait 7 variantes et le projet a évolué dans tous les sens.
« Ce qui est important est de savoir ce que l’on veut valider à chaque phase et avancer étape par étape. »
Aujourd’hui, notre agence utilise BIMoffice, qui grâce à sa base de données unique rassemble tous les outils de pilotage des projets. La liaison s’effectue entre nos fichiers ARCHICAD et BIMoffice et les économistes sont en train d’apprendre à chiffrer nos projets grâce à la maquette BIM.
Le client a été très satisfait de ce projet qui correspond à ce qu’il souhaitait. Finalement, avoir travailler en BIM a permis au client de se projeter, de prendre des décisions rapides et valider chaque étape du projet. Il y a eu beaucoup moins de surprises pendant le chantier que pour un projet non BIM. Tout a été anticipé et a permis de travailler efficacement en phase chantier et de respecter les délais du client.
En savoir plus sur le projet de l’agence DRLW architectes et ses projets : https://drlw.fr/projets/
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Témoignage du 1er prix du Concours BIM
Un accès commun à Polantis et BIMobject
Tsaratsiry commence par la présentation de Tsara Architectures. Son cabinet d’architecture spécialisé dans le BIM exerce principalement des missions de Conception architecturale en BIM, d’accompagnement BIM et de Management BIM. Il nous explique que Tsara Architectures travaille en collaboration depuis bientôt 2 ans avec l’Agence François Leclercq Architectes, agence au sein de laquelle travaille Clémence Eliard.
La présentation commence par le projet Nanterre Université de François Leclercq. Tsaratsiry explique rapidement que « tout le monde n’est pas encore en BIM sur le projet ». Ce projet a été commencé traditionnellement en 2D sur Autocad et est passé en BIM puisque la maîtrise d’ouvrage commence à le demander de plus en plus, même si ce n’est pas imposé.
À la question d’un invité sur l’intérêt des maîtres d’ouvrage pour le BIM, Clémence répond : « en MO privée, ils ont un intérêt énorme à demander du BIM car ils vont pouvoir réutiliser les informations pour faire leurs métrés ». « À condition qu’ils sachent les exploiter bien sûr » insiste Alexandre Potier (Directeur Technique GIRPI chez Aliaxis).
« On a de plus en plus d’appels d’offre de la part du public. Les collèges et les lycées demandent de plus en plus de BIM », a ensuite déclaré Tsaratsiry. Il ajoute : « 70% du coût du bâtiment c’est l’exploitation et l’exploitation est optimisée en BIM ».
Situé au sud-ouest de Paris, avec un réseau routier important et des réseaux de bus et de tramway, la ville était coupée de son centre-ville par la forêt. Clémence explique, « les enjeux du projet étaient de composer avec l’enclavement du centre-ville, ce tissu urbain très disparate. »
Clémence explique ensuite : « Le but était donc de recréer des connections avec la ville par la création d’un grand mail central piéton et d’un second mail qui permet la connexion avec le second centre. Le principal atout du projet, c’est la création d’une grande place qui sera un lieu très vivant et qui va relier les deux arrêts de tram. »
Revit ou Archicad ?
À cette question, Tsaratsiry répond : « Revit est utilisé car il est multidisciplinaire, Archicad est intéressant pour les architectes mais moins pour les autres. C’est pour cela que beaucoup développent des pôles Revit».
Cette question est l’occasion pour Tsaratsiry de parler d’un projet de logements à Marseille en collaboration avec l’agence CARTA-Associés et François Leclercq. « Tout est en maquette numérique », nous dit-il, « et l’échange de maquette permet une meilleure coordination».
Le BIM : réservé aux grands ?
« Tsara Architecture accompagne les agences qui font des projets suffisamment importants pour que le BIM soit nécessaire ». Mais le BIM n’est pas exclu pour des petits projets cela demande simplement plus d’expertise.
Le BIM : une méthodologie avant tout
Selon Tsaratsiry, « Le BIM reste une méthode de travail. Un BIM manager ce n’est pas un titre, c’est un rôle. » Il ajoute : « Quand on dit BIM, on parle déjà d’un environnement projet.»
Chez Tsara Architectures, la décision a été prise de mettre en place une charte de conception et un contrôle qualité car « qui dit conception dit équipe de maîtrise d’œuvre complète».
Vers une ville entièrement BIM ?
L’objectif serait qu’un jour, comme à Singapour, toute la ville soit BIM. Tsara Architectures travaille d’ailleurs sur un projet avec François Leclercq : le projet urbain « Euroméditerranée à Marseille » où la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, avec le concours du CSTB réalise un prototype de Maquette Numérique BIM multi-échelles pour les aménagements urbains méditerranéens. L’agence François Leclercq est en charge de la partie urbaine du projet.
Encore merci à Clémence et à Tsaratsiry pour leur présentation !
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Le projet Qwartz
Lorsque Corina est arrivée chez DGLa il y a 11 ans, elle nous confie s’être rapidement rendue compte que DGLa ne s’était pas encore mis systématiquement à la 3D.
Son premier projet chez DGLa concernait le dépôt du permis de construire modificatif du centre commercial Qwartz, développé en 2D sur Autocad, comme la plupart des projets à cette époque. Elle ajoute : « Les projets étaient envoyés aux clients et BET par mail avec des fichiers complémentaires pour les imprimer, ce qui complexifiait et ralentissait les échanges. Par la suite, les dossiers furent envoyés (au moins) en PDF, mais dès que j’en ai eu l’occasion, je me suis mise à Revit et ai incité mes collègues à en faire de même ».
Qwartz a été inauguré il y a 3 ans. Pour sa future extension, DGLa aura la mission de BIM Management de l’opération.
Petit à petit, le BIM fait son nid
Corina présente ensuite aux invités différents projets sur lesquels elle a pu travailler et aborde l’évolution de la démarche de DGLa en ce qui concerne le BIM.
DGLa a rapidement compris l’importance du BIM en tant que facilitateur des échanges et a progressivement intégré le BIM à sa méthode de travail afin de gagner en efficacité et d’améliorer la communication.
Corina explique : « Deux projets de caractéristiques similaires ont été comparés : un développé sur Autocad et l’autre sur Revit. Avec Revit, on arrivait à des résultats comparables avec une meilleure cohérence des documents tout en diminuant de 50% le temps passé sur le projet avec la moitié de personnes dédiées à celui-ci« .
Travailler en BIM : un apprentissage
A travers différents projets BIM, les équipes de DGLa ont pu tirer différentes leçons. Corina nous confie par exemple, qu’il y a encore beaucoup de travail avec les phases chantiers et que cela n’est toujours pas simple d’amener la maquette numérique comme support du suivi et des divers échanges sur site. Avant d’en arriver à l’efficacité, il faut donc apprendre à bien maîtriser la modélisation et sa base de données, mieux la communiquer et bien coordonner les échanges avec les différents intervenants. Le travail collaboratif est efficace si les outils employés sont appropriés.
Elle évoque à titre d’exemple : « le premier projet, commandé en 2014 (et inauguré cette année) par un de nos MOA en BIM, est la deuxième extension du centre commercial BAB2. Il a servi de « crash test » pour les suivants. Nous avons pu à cette occasion commencer à partir de la maquette de la première extension, migrer vers une nouvelle organisation et évoluer en niveau 2, qui est devenu le standard actuel de l’agence. »
Corina passe ensuite au projet de couverture d’une rue piétonne, plus petit mais modélisé par deux de ses collègues avec des structures adaptatives créées à partir de volumes paramétriques.
Elle explique aux invités que pour ce projet en cours, il faut parfois se rappeler que la modélisation paramétrique c’est aussi du BIM. « Cela consiste à renseigner la maquette numérique avec les informations de ses composants et d’avoir ainsi une base de données et des nomenclatures cohérentes avec le modèle.
Tout ceci permet d’anticiper beaucoup de contraintes environnementales, techniques et économiques ainsi que de mieux construire ce que nous modélisons« .
Corina explique ensuite : « Sur Revit on crée souvent des maquettes très détaillées, des fichiers trop lourds. Cela se complique encore plus en les exportant en IFC (qui multiplie encore parfois par deux ou même par trois la taille des fichiers) et cela nui à leur interopérabilité. »
C’est pour cela que selon Corina – dans l’optique de fournir des maquettes livrables pour la GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur) – il faut renseigner les informations dans le fichier 3D avec un lien vers l’URL de la « fiche produit » du composant ou vers une version du modèle 3D plus détaillée« . Une seconde option, quand cela est possible, est d’ intégrer le dessin du détail en 2D en l’imbriquant dans la famille, visible seulement en coupe et en plan et en niveau de détail « élevé ».
« Si les familles crées pour les différents logiciels BIM suivent ces trois niveaux de détails de complexité géométrique (les données n’en dépendent pas), cela aidera aussi beaucoup notre travail. Corina explique : « une fois la mise en place du BIM, nous cherchons à être plus efficaces« . Par exemple, avoir créé ses propres outils, des banques de détails récurrents, avec des composants de détails 2D (adaptatifs et/ou pré-renseignés), est un gain de temps non négligeable.
Elle ajoute également : « Cette année DGLa a mis en place une plateforme collaborative interne qui permettra une meilleure communication entre les différents collaborateurs et les autres intervenants (MOA, AMO, BET, BE, etc.). L’idée est de pouvoir fournir bientôt des DOE numériques, de déposer des PC BIM et de produire plus de simulations en réalité virtuelle et augmentée. Mais les MOA sont encore frileux… ».
Quid du passage au BIM niveau 3 ?
« Le niveau 2 oui ! Mais le niveau 3, c’est plus compliqué » nous explique-t-elle. A ce moment de la présentation, les invités abordent les différents enjeux propres au BIM niveau 3 : propriété intellectuelle, responsabilité, réglementations…
L’idée ressortant de ce débat est l’envie que cela s’améliore d’ici peu afin que tout le monde puisse bénéficier de tous les avantages offerts par le BIM niveau 3. Corina rappelle d’ailleurs que différentes organisations travaillent sur ces sujets pour mieux les encadrer (Mediaconstruct, la MAF, etc.). A suivre de très près !
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Le projet Les Mésanges
Rafael a entamé sa présentation par la description du projet Les Mésanges – 150 logements collectifs à Sceaux – actuellement en phase de chantier avec une livraison prévue pour 2019. « C’était le premier projet BIM de France Habitation » explique-t-il. Ce concours lancé en septembre 2015, ne laissait que 3 mois aux candidats pour livrer leur projet, une période assez courte compte tenu de la charge de travail nécessaire. Il ajoute : « Au sein de VGA (VALERO GADAN Architectes) une équipe était spécialement dédiée au BIM car ce n’était pas possible de s’occuper à la fois du concept et de tous les données en phase de concours ».
Le BIM en phase de concours : pertinent ?
Rafael soulève rapidement la question de la charge de travail que représente le BIM et aborde la question de la pertinence de son utilisation dès la phase de concours. Il partage avec les invités les différentes difficultés rencontrées par l’équipe, en particulier en ce qui concerne la matrice et les paramètres. « Il n’y avait pas moins de 117 paramètres à respecter sur plus de 5000 objets, ce qui était énorme pour une phase de concours » confie-t-il. Il ajoute : « Le BIM en phase de concours oui, mais à quel niveau ? A quel prix ? ». Réponse : « il faut trouver le bon équilibre. Certaines demandes formulaires du cahier des charges du concours étaient trop importantes et une simplification aurait été nécessaire ». En effet, « BIM Tech [AMO BIM] avait créé un cahier des charges, une maquette des sites en format IFC, un catalogue BIM et une matrice BIM donnée pour la phase de concours » et cela représente un grand investissement de temps. Le BIM selon Rafael est certes un « investissement de temps au début surtout dans la phase de développement mais il constitue également un gain de temps certain par la suite ». Il est donc préjudiciable que les maîtrises d’ouvrage ne tiennent pas compte de l’investissement et que ce type de demande ne soit pas revalorisées (en termes de mission et donc d’honoraires).
Quid des défis et des usages du BIM ?
« L’architecture doit primer avant toute sorte de logiciel mais le BIM reste néanmoins un outil de mise en commun des ressources qui favorise indéniablement le travail collaboratif. Cependant les acteurs ne connaissent pas toujours les limites et usages du BIM », « on ne s’attendait pas à ça mais on a appris beaucoup ». Un problème actuel soulevé par Rafael est entre autre le manque de codification de certains objets. Otto Kus, BIM Manager et Architecte explique que pour résoudre ce problème « VGA a essayé de créer des outils afin d’automatiser certains processus de travail qui sont encore très lents et répétitifs ». Ils ont donc créé une méthode de codage de chaque paramètre et ont pris des protocoles anglo-saxons pour créer un dictionnaire. La création de familles est une bonne chose mais la question de leur réutilisation difficile par la suite et de la quantité d’informations qu’elles contiennent laisse place à un débat.
L’avenir du BIM : l’importance d’informer, d’investir et d’innover dès maintenant.
Rafael insiste : « il faut former les équipes aux logiciels et processus BIM, investir et surtout innover ». Il invite d’ailleurs les invités à se poser la question suivante : « comment sauver du temps en développant des outils soi-même ? ». Cette question laisse place à un débat permettant à chacun d’intervenir et de revenir sur ses propres expériences. Pour VGA, la réponse est simple : investir et innover pour l’avenir du BIM prend la forme de formations internes afin d’informer les différents acteurs du projet. Il faut également sensibiliser l’ensemble des acteurs y compris les maîtrises d’ouvrage et ceci aussi bien en termes d’objectifs souhaités que de revalorisation de mission.
Cette matinée a été riche en débats et a permis à nos invités de poser beaucoup de questions. Encore merci à Rafael Garcia et à Otto Kus pour cette présentation très intéressante.
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L’équipe de Polantis est très heureuse que son concours puisse révéler des architectes talentueux comme ces trois étudiants ! L’excellent ABCD Blog d’Emmanuel Di Giacomo (Autodesk) revient sur le palmarès du Concours BIM 2017 :
« Ces gagnants sont originaires de Nantes où ils finissent leurs études d’architecture. A croire que cette terre Celte a quelque chose de magique, notamment dans son rapport au BIM. Elle et Ils s’appellent Gabrielle Larmet, Quentin Guillemot et Hugo Janvier. Il faudra les suivre car ils ont un vrai talent ! »
Dans cet interview vous pourrez également en découvrir davantage sur leur projet Gardensity ainsi que sur sa conception.
Extrait : « La référence de la Cité Jardin a été le fil conducteur du projet. D’après les dimensions du site, nous avons vite saisi que l’enjeu du projet était avant tout urbain. Ce thème de Cité Jardin nous a permis de guider l’urbanisme mais aussi l’architecture en revisitant les codes de l’architecture individuelle tout en répondant à une problématique de densification liée à la création d’un nouveau centre-ville. »
Nous vous invitons à découvrir cette interview afin d’en savoir plus sur ces jeunes talents ainsi que sur leur projet Gardensity.
Encore bravo à eux !
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Selon nos estimations on dénombre à travers le monde environ 1,3 millions d’architectes actifs dans l’industrie du bâtiment. Vous pouvez doubler ce chiffre si vous y ajoutez les architectes d’intérieur, les décorateurs, les standistes et autres professionnels de la conception architecturale. Ce sont des acteurs clés d’un marché qui représente « quelques » centaines de milliards de dollars.
Les architectes sont les décideurs. Ils sont des prescripteurs des produits liés à l’architecture, tout comme les médecins le sont des médicaments. À l’inverse des compagnies pharmaceutiques qui ont compris depuis longtemps l’enjeu de la prescription médicale, les fabricants ne semblent pas donner à la prescription architecturale l’importance qu’elle mérite.
La raison principale de cet oubli est probablement liée à une mauvaise connaissance du travail de l’architecte et de son rôle de « prescripteur de produits ». Voici brièvement quelques points à ne pas négliger :
Aussi, comment pouvez-vous répondre aux réels besoins des architectes et autres prescripteurs tout en vous assurant d’avoir bien intégré toutes ces données ? Et leur fournir les bons outils ?
Dans les posts à venir, nous allons mettre à votre disposition un éventail de l’ensemble des règles et orientations qui vous permettront de toucher directement le marché des architectes et ce le plus rapidement possible.