Le parcours d’Emmanuel
Emmanuel se met au BIM pour la première fois en 2007 quand il travaille chez WSP Flack & Kurtz sur le projet de la fondation Louis Vuitton. Il continue ensuite à modéliser des MEP sur Digital Project et Revit.
En 2011, il rejoint Oger International, il se charge alors du BIM Management, de la modélisation, des projets en 4D et de la création des films et rendus réalistes.
Depuis janvier 2018, il est responsable du pôle BIM chez Tractebel, et développe en parallèle la R&D comme en témoigne le projet de barrage qu’il présente ce jour.
Les secteurs d’activité de la société
Les secteurs d’activités de Tractebel se concentrent principalement autour de l’énergie, du gaz, du nucléaire, de la ville (projets de mobilité, d’architecture) et de l’infrastructure. Les projets de barrages traités par Tractebel sont nombreux et majoritairement situés en Afrique ou en Amérique du Sud.
Tractebel a également participé au projet du Grand Paris de 2015 à 2016.
Selon Emmanuel, l’objectif de Tractebel aujourd’hui est de développer le BIM dans tous ses domaines d’activité.
Le projet
Emmanuel présente le projet mené en BIM : il s’agit d’un barrage mixte terre/béton, constituant une retenue d’eau d’un volume utile d’environ 1500 hm3. Le projet, modélisé sous Revit, se compose d’une usine hydroélectrique d’environ 130MW, d’un barrage d’environ 480m de long et d’un bajoyer.
Un projet qui participe au développement du pays
Emmanuel explique que l’usine hydroélectrique équipée de quatre turbines est située en Afrique. Elle permettra de satisfaire les besoins en eau de la population et d’accroître à terme, la sécurité énergétique du pays.
Il ajoute qu’au sein du projet, Tractebel ne traite pas de l’évacuateur de crue et de la vidange de fond, à priori traités en 2D sur Autocad.
Le premier projet en BIM pour l’équipe Hydro de Tractebel…
La décision d’opter pour ce projet repose sur trois arguments :
Historiquement, Tractebel modélise les barrages sur Rhino, mais ce logiciel ne prend pas en compte la notion d’information. Tractebel a donc opté pour une modélisation menée en BIM avec Revit afin que tous les intervenants de la maquette se coordonnent.
…qui s’inscrit donc dans sa R&D
Emmanuel insiste sur l’ancrage R&D de ce projet, la problématique étant de tester les possibilités de Revit sur :
Le barrage
Emmanuel détaille toutes les étapes de la modélisation du barrage :
L’Usine Hydroélectrique
Constituée de 4 groupes, d’une partie administrative, et d’une plate-forme de montage pour assembler les turbines. L’usine, les éléments de levage et les équipements électriques ont été modélisés fin 2017 de manière architecturale mais certains éléments complexes n’ont pu être modélisés dans Revit.
Les étapes de la modélisation :
Emmanuel explique que Tractebel avait pour objectif de modéliser toute l’usine au maximum.
Les intervenants de la maquette numérique d’origine ont d’abord créé des familles génériques. Tractebel a ensuite repris le modèle de modélisation 3D de base, l’a remodelisé de façon plus conventionnelle et l’a complété avec des éléments de type « mur », tout en faisant attention à garder une cohérence.
Le bilan logiciel
Au final, Emmanuel semble satisfait du rendu obtenu avec Revit : exports en IFC propres, récupération de la géométrie complexe, sorties de plans propres et constitution de fichiers excel pour les quantitatifs. Cependant, Tractebel préfèrera Rhino pour les modélisations complexes.
En résumé, Revit est un outil nécessaire pour pallier au manque d’information sur Rhino, malgré certaines difficultés rencontrées lorsqu’il s’agit de modéliser des formes complexes.
Tractebel travaille actuellement sur des passerelles permettant de lier efficacement les fichiers Rhino dans Revit afin de profiter des fonctionnalités BIM de ce dernier.
Le prochain Jeudi Prescription aura lieu le 27 septembre à 8h30 dans les locaux du Club Prescrire. Pour vous inscrire, cliquez ici.
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Le jeudi 15 février, des industriels et professionnels de la construction étaient réunis dans les locaux de Cemex pour assister à une présentation de Delphine Rousseau, Ingénieur BIM Manager chez Ingérop.
Ingérop, le BIM
Delphine Rousseau commence par présenter Ingérop : ce sont 1700 collaborateurs dans le monde qui se partagent en cinq grands corps de métier : bâtiment, eau, ville, environnement et mobilité. Delphine est rattachée à l’unité Bâtiment.
Les projets BIM emblématiques menés par Ingérop jusqu’ici sont les suivants : la Canopée des halles (« qui est surtout de la 3D » précise Delphine Rousseau). Les équipes ont travaillé avec le CSTB pour faire comprendre la maquette aux entreprises dans les pièces marchées.
Le Tribunal de Grande Instance de Paris, qui n’avait pas de BIM management à proprement parlé au début du projet. La partie BIM a concerné la synthèse technique et l’intégration de la préconisation ainsi que la vérification des typologies de toutes les cloisons, sols, etc. Il s’agit du premier projet de Delphine Rousseau en BIM.
Aujourd’hui les équipes d’Ingérop avancent sur le Grand Paris.
Les principaux cas d’usage du BIM pour le groupe : la production graphique (pour laquelle il y a eu des changements de l’organisation interne : le BIM nécessite plus de rigueur que ce qui se fait en .dwg) ; la coordination spatiale ; de beaux progrès sur la partie conception (l’équipe travaille davantage avec le management de projet et la direction) : les calculs de structure, les calculs d’économie, les calculs thermiques, etc.
Le parcours de Delphine Rousseau, le Master spécialisé BIM
Actuellement, l’équipe de Delphine Rousseau encadre sept thèses, Delphine Rousseau est la première personne qui été envoyée par Ingérop au Master spécialisé BIM de l’École des Ponts et de l’ESTP, « en défrichage ».
Delphine Rousseau a fait sa thèse sur « La pertinence de la documentation internationale de l’étranger dans le contexte français ».
Le projet : coordination des chantiers Lyon Part-Dieu
En 2015, à Lyon, les équipes Espace Urbains remportent la mission de coordination des chantiers Lyon Part-Dieu dont le client est La société de Projet Lyon Part-Dieu.
Pour mesurer l’enjeu autour de cette mission, Le quartier Part-Dieu est le cœur de la Métropole Lyonnaise et le deuxième quartier d’affaires français.
Ce projet urbain est hors norme : 50 opérations publiques et privées de natures très diverses sont prévues pour un total de 2 milliards d’euros de travaux de 2017 à 2022. La mission d’Ingérop concerne 200 intervenants simultanés.
L’urgence d’agir : d’ici 2022, la gare de Lyon Part-Dieu sera saturée à plus de 170 %.
Le périmètre couvert par Ingérop pour ce projet s’étend sur 170 hectares.
Ce que le BIM permet sur ce projet
La démarche BIM pour cette mission a été mise en place à l’initiative d’Ingérop : Sébastien Rabu et Adrien le Bret ont poussé son utilisation auprès du client.
L’utilisation du BIM permet de :
Un exemple de planning des travaux
Les bonnes pratiques du BIM
En amont du projet, il a fallu formaliser des objectifs et s‘y rapporter. Delphine Rousseau raconte que certains projets Ingérop ne sont pas menés en BIM car ce n’est tout simplement pas nécessaire ou pratique.
Un des enjeux était aussi de ne pas être exhaustif pour être exhaustif : les équipes d’Ingérop ont choisi d’intégrer à la maquette du projet uniquement les informations signifiantes.
En amont du projet, les équipes de Delphine Rousseau ont aussi réalisé des tests à petite échelles : ce qui a permis d’arriver préparés au lancement du projet.
Le dialogue, prérequis du BIM
Delphine Rousseau raconte la grande part donnée à la pédagogie pour le projet : Ingérop a sensibilisé et formé le client – La société de Projet Lyon Part-Dieu – ainsi que les intervenants des différents chantiers au BIM. Cela a représenté des centaines de personnes avec des besoins, des objectifs et des missions très variées.
Enfin, les éditeurs de logiciels ont été sollicités.
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Le jeudi 30 novembre, des industriels et professionnels de la construction étaient réunis dans les locaux de Polantis pour assister à une présentation de Rafik REMAL Architecte, consultant BIM et Gérant R-BIM, un des pionniers du BIM Management en France.
Outre le BIM Management du projet CentraleSupélec de Rem Koolhaas (OMA) livré en août 2017, Rafik a collaboré à de grands projets tels que le Tribunal de Grande Instance de Paris (TGI) de Renzo Piano (RPBW), en présynthèse ainsi que sur le projet de l’Aéroport International de Genève (AIG), de Richard Rogers (RHSP).
Il a contribué à la conduite du changement et facilité l’implémentation de la démarche BIM chez plusieurs sociétés d’Ingénierie en France telles que : Assystem EOS, ALTO Ingénierie, IGREC Ingénierie, INGEROP et intervient en tant que formateur Revit et BIM dans des Ecoles d’ingénieurs telle que l’ESITC de Caen et au Koweït en partenariat avec l’Académie de Paris auprès d’organismes étatiques locaux.
R-BIM est une société dédiée au BIM et aux nouvelles technologies appliquées à la construction, depuis 2010, proposant aux professionnels du bâtiment et de la construction des services de :
Quelques postulats
Rafik REMAL précise : « Le BIM n’a pas vocation à réinventer les métiers de la construction, le BIM n’est pas une finalité en soi non plus, c’est une démarche managériale de projets, qui a vu le jour pour être au service des métiers de la construction, afin d’optimiser les méthodes, les moyens et la qualité de la production, en s’appuyant sur des technologies innovantes, la maquette numérique, des normes et des processus collaboratifs permettant de réaliser les projets dans le principe de l’ingénierie concourante. »
Il confirme aussi « oui, le BIM en tant que démarche est une disruption car les façons de concevoir et d’appréhender un projet de construction rompent complètement avec ce qu’il se faisait avant. » En conclusion Rafik précise : « Le BIM implique un changement dans la culture productive et managériale des sociétés d’architecture, d’ingénierie et de construction ; et comme dans tous les processus de changement, cela ne s’improvise pas, cela demande une planification sérieuse, une stratégie agile, et l’accompagnement d’experts en BIM afin de garantir la pérennisation de la démarche.
De l’intérêt du BIM Manager
Selon Rafik, avoir recours à un « BIM Manager » ou à un « facilitateur du BIM » est aujourd’hui inévitable car la mise en œuvre du BIM sur un projet demande beaucoup de rigueur et de méthode et surtout une expertise terrain BIM, que souvent on n’a pas au début en interne : se lancer dans un projet BIM au débotté peut s’avérer contreproductif.
L’École Centrale de Paris (CentraleSupélec)
En présentant plus précisément le projet de l’École Centrale de Paris (CentraleSupélec), Rafik a pu exposer les enjeux de son métier et nous raconter un bout de son quotidien.
Le projet, mené par l’agence OMA dirigée par Rem Koolhaas, se trouve sur le plateau de Saclay à Gif-Sur-Yvette (91), il s’agit d’un programme de 48 500 m² comprenant des classes, un amphitéatre, des laboratoires, parking, bureaux, un restaurant, etc.
Sur ce projet, Rafik REMAL raconte avoir eu trois missions :
La maquette numérique du projet, le point d’interrogation
Les convives de la matinale ont beaucoup interrogé Rafik à la vue des différentes maquettes numériques du projet.
Rafik explique donc la stratégie de découpage et d’assemblage de la maquette numérique du projet.
Exemple de découpage de la maquette numérique : La maquette numérique OMA est composée de 04 maquettes numériques distinctes : façade, structure, architecture (finitions de sols, plafonds, équipements, etc.) et mobilier intérieur
Exemple de question : le BIM Manager est-il censé rendre une seule ou plusieurs maquette(s) au Maitre d’Ouvrage ? Qui va superposer les maquettes ?
Rafik répond : « Il n’y a aucun intérêt à superposer l’ensemble des maquettes numériques dans une même « super-maquette » dans le logiciel de production tel que Revit, le Maître d’Ouvrage récupère toutes ces maquettes séparées, avec un fichier par maquette. Ce fichier peut appeler toutes ces maquettes en lien mais il ne les appelle pas forcément toutes à la fois. Le BIM Manager crée une maquette numérique globale (agrégation de l’ensemble des maquettes numériques modélisées du projet) dans un agrégateur tel que Navisworks ou Solibri Model Checker à des fins de coordination, de contrôle qualité et de visualisation.
Ne pas perdre de vue l’objectif premier du BIM
L’objectif final et le plus important pour le Maître d’Ouvrage est de récupérer toutes les informations du DOE qui permettent d’avoir une base de données fiable et pertinente qui alimente les outils de GMAO (gestion et maintenance assistée par ordinateur) utilisés dans la gestion du patrimoine immobilier du maître d’ouvrage.
Effectivement, le projet fait en BIM permet de centraliser les données des ouvrages exécutés nécessaires à l’exploitation & la maintenance de l’ouvrage, dans un endroit unique (la maquette numérique). La disponibilité et la structuration de celles-ci est une condition sine qua non pour garantir la pertinence de la démarche.
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Le jeudi 26 octobre, des industriels et professionnels de la construction étaient réunis dans les locaux nantais de Polantis pour assister à une présentation d’Antoine Rochet, BIM Manager chez Novam Ingénierie.
C’est l’éditeur du logiciel BIM Allplan qui a orchestré la rencontre entre Polantis et Novam Ingénierie et qui a permis la mise en place de cette matinée riche en échanges.
La matinée était dédiée à la présentation du lycée de Liffré pour lequel Novam Ingénierie est intervenu au travers de ces filiales en tant que BET structure & BIM Manager (SERBA), VRD & Paysage (OCE), BET bois (ECTS).
Une première pour la région
Le lycée de Liffré est le premier projet en BIM lancé par la Région Bretagne. Antoine Rochet a expliqué que le lycée était un projet pilote qui permettait à la Région de comprendre la méthode BIM, son intérêt, les ressources nécessaires pour une telle opération. En somme, le projet pilote permettait de prendre la mesure de cette nouvelle façon de travailler et aussi de découvrir comment devraient s’organiser les différents acteurs impliqués.
Dans cette optique, les équipes de Novam Ingénierie ont mis à profit leur expérience sur des projets BIM réalisés dans la région Pays de la Loire où le recours au BIM est plus développé. La mission de Bim Manager a en premier lieu consisté à mettre en place une convention BIM au sein de la maitrise d’œuvre pour coordonner entre autres les échanges, en lien avec les objectifs du maitre d’ouvrage.
Les logiciels utilisés, l’impératif de l’IFC
La maitrise d’œuvre étant très diversifiée (11 cabinets impliqués dans le projet), pas moins de 6 logiciels métiers ont été utilisés (Allplan pour la structure, Archicad pour l’architecte, Revit pour les réseaux et cadworks pour le BET bois …. Le choix de l’IFC paraissait donc une évidence afin de favoriser l’interopérabilité.
Le recours à l’IFC a aussi permis de remettre une maquette facilement lisible au Maître d’Ouvrage dès la phase concours.
En effet, la maquette BIM du projet est un outil précieux qui permettra à la Région de contrôler le respect du programme, de gérer les désignations des locaux en lien avec la maintenance du lycée.
Une volonté forte de communiquer
Les équipes de Novam Ingénierie ont fait le choix d’avoir recours aux outils immersifs (réalité virtuelle) pour faciliter les discussions avec l’ensemble de la maitrise d’œuvre et la compréhension du projet pour le maitre d’ouvrage.
Novam collabore également avec Emoko, startup qui propose une solution efficace de conversion de projets immersifs. Les invités du Jeudi Prescription ont pu se promener dans la maquette numérique du projet et sélectionner les produits intégrés, les substituer par une référence Industriel disponible sur le site de Polantis, etc.
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Razvan a entamé sa présentation BIM par un petit exercice pratique. Sa première demande à nos invités fût la suivante : « Faites un schéma ou un croquis de ce qu’est le BIM pour vous ».
Après quelques instants de réflexion et l’analyse des schémas de nos invités, Razvan présente sa vision :
Mais pourquoi ce schéma ? Razvan explique : « Lorsque Michel Rémon m’a proposé la mission de d’intégration du BIM à l’Atelier , il a abordé le sujet par la coordination du projet avec la maquette numérique au centre des échanges entre les acteurs d’un projet. Voici donc un schéma similaire, le « A » c’est l’architecte . »
Razvan explique avoir alors pris un rôle transversal au sein de l’Atelier, qui a commencé progressivement avec un projet pilote et un groupe restreint. Deux ans plus tard, tous les architectes étaient formés et tous les nouveaux projets étaient menés en BIM collaboratif.
Une agence très structurée
Razvan explique : « Sur une période de deux ans, nous avons organisé de nombreuses réunions. C’est grâce à ces réunions que nous avons pu apprendre énormément et surtout que nous avons pu échanger sur des sujets très variés comme les bibliothèques de l’agence, la collaboration avec les ingénieurs, les retours d’expérience des projets… ».
« Il faut être très structuré quand on transforme le système de fonctionnement d’une agence. L’organisation interne doit être cohérente avec la démarche. Il faut apprendre à travailler avec les économistes et les autres acteurs du projet ». Bien avant la question des logiciels c’est avant tout l’organisation et le fonctionnement de l’atelier (et dans notre cas les structures étaient bien mises en place avant le passage au BIM) ».
Un projet d’architecture ne se juge pas par rapport à la qualité BIM de sa maquette, mais par sa qualité architecturale. Pour « faire du BIM », il faut d’abord bien connaître son activité, bien maîtriser son métier et voir ce que le BIM implique dans son propre périmètre. Il insiste : « Il faut mettre le BIM au profit de ses compétences et ne pas se contenter de créer une entité BIM en parallèle de son activité « classique ».
L’atelier Michel Rémon & Associés est certifié ISO 9001 depuis 2008.
En 2015, l’atelier a intégré également les chartes BIM dans le Système de Management de Qualité ISO 9001. Razvan a insisté sur son importance pour l’agence car ISO 9001 concerne tous les processus de l’agence.
Les projets BIM de l’Atelier
« Le premier projet pilote a été livré en 2016 » explique-t-il. L’agence a commencé par un projet en phase PRO – le projet du Centre de Recherche et Développement d’Airbus Helicopters à Marignane – qui était un projet de conception/réalisation avec Bouygues Bâtiment Sud-Est. Il ajoute : « Aujourd’hui, nous avons trois chantiers en BIM en cours de réalisation : le centre de recherche Air Liquide – Saclay, l’Hôpital Edouard Herriot à Lyon et deux nouveaux bâtiments au CHU Le Mans. L’agence travaille sur des projets de grande taille – avec une complexité soit architecturale soit technique – et dans un domaine spécifique qu’est celui des bâtiments médicaux, laboratoires de recherche, industrie et tertiaire associé, etc.
Tout au long de sa présentation et grâce à de nombreux retours d’expérience, Razvan a eu l’occasion de répondre à certaines questions récurrentes des Jeudi Prescription : quels sont les avantages et les limites du BIM, les questions concernant son implémentation en agence, le niveau à adopter pour chaque phase du projet, les difficultés rencontrées avec les différents acteurs du projet, le rôle de chacun dans cette démarche…
Le BIM : une question de flexibilité ?
Selon Razvan, « il faut être flexible dans sa conception dès la phase amont et avoir des méthodes souples ». À travers la description des projets menés par l’atelier, Razvan a eu l’occasion de parler de son expérience des trois dernières années. Il explique à nos invités l’importance selon lui de se retrouver, de voir comment fonctionner ensemble. Savoir comment le maître d’ouvrage va pouvoir exploiter les données. Savoir ce que l’on va donner en tant que données brutes et ce qu’on aura à la sortie en tant que données cohérentes…
« Il faut savoir sortir du cadre de la maquette pour savoir de quoi a réellement besoin le client. »
Quid du BIM en phase de concours ?
Razvan explique que l’agence a mis du temps à entrer en phase concours car quand on apprends dans les phases PRO on gagne beaucoup en productivité mais cela ne paraît pas très souple. Il ajoute : « Ce qui importe en BIM en phase concours, c’est surtout de gérer les énormes bases de données » ajoute-t-il. Donc, il peut avoir des avantages partout – à chacun de les inviter.
Le BIM niveau 3 ?
« Avant de passer au niveau 3, il faut déjà faire du bon niveau 2 ! C’est déjà très bien de faire du bon niveau 2 et réussir à bien intégrer les économistes, les bureaux d’études, le maître d’ouvrage et les constructeurs ». Pour Razvan, « le BIM niveau 3 n’est pas encore un sujet, cela ne peut pas marcher d’un point de vue contractuel pour le moment ». Il ajoute : « Tout cela sera une question de règles à mettre en place pour pouvoir gérer toutes ces responsabilités. Mis à part les questions technologiques, il faudrait surtout développer de (nouveaux) modèles de collaboration entre les acteurs. »
Le contrat BIM
L’atelier participe au développement de outils contractuels ou guides (Par exemple la MAF ou Mediaconstruct). « Le protocole BIM d’un projet aborde, entre autres, la question des paramètres et de ce que l’on va pouvoir extraire des maquettes. »
La question du contrat BIM s’est posée pour le projet qui leur a valu un BIM d’argent en 2016. Ce projet concernait la co-direction du processus BIM mis en place pour la construction du nouveau Plateau Technique de l’Hôpital Édouard Herriot à Lyon – processus avec 13 intervenants en loi MOP. C’est un projet effectué pendant 2 ans en étude en Autocad et en phase d’appel d’offre le BIM a été proposé. L’agence voulait rester maître d’œuvre du projet et a donc essayé de mettre en place un cadre de collaboration signé par tout le monde. La démarche de l’agence a été de dire qu’ils allaient transférer la maquette vers les entreprises. Il fallait donc bien encadrer ce projet.
Les avantages du BIM
Razvan explique : « Le BIM c’est ce que les architectes n’ont pas forcément appris à l’école. On a tous appris un métier avec un dessin, avec une coupe, un plan … même de la 3D mais le BIM ce n’est pas de la 3D c’est aussi gérer une base de données – de l’Information Management – ainsi qu’utiliser un mode de conception paramétrique. Dans l’enseignement « classique » de l’architecte il n’y a pas de formation sur les bases de données et assez peu sur le computational design. »
Il ajoute : « Mais par rapport à un mode de conception « classique » il y a plusieurs intérêts. A mon avis chaque cas se juge indépendamment, en fonction du type de projet, des interlocuteurs et leur niveau d’expertise BIM, etc. Il faut créer un cadre développement global BIM Management du projet et faire comprendre le maitre d’ouvrage sa valeur ajoutée, en fonction de la phase du projet (et ses cas d’usage correspondants). Ainsi, suivant les cas de figure, il peut avoir de missions complémentaires ou des honoraires qui se déplacent vers l’amont du processus, etc. Certes, les gains sont souvent jugés sur la globalité du projet, voir son coût global ou sa durée de vie. »
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Tsaratsiry commence par la présentation de Tsara Architectures. Son cabinet d’architecture spécialisé dans le BIM exerce principalement des missions de Conception architecturale en BIM, d’accompagnement BIM et de Management BIM. Il nous explique que Tsara Architectures travaille en collaboration depuis bientôt 2 ans avec l’Agence François Leclercq Architectes, agence au sein de laquelle travaille Clémence Eliard.
La présentation commence par le projet Nanterre Université de François Leclercq. Tsaratsiry explique rapidement que « tout le monde n’est pas encore en BIM sur le projet ». Ce projet a été commencé traditionnellement en 2D sur Autocad et est passé en BIM puisque la maîtrise d’ouvrage commence à le demander de plus en plus, même si ce n’est pas imposé.
À la question d’un invité sur l’intérêt des maîtres d’ouvrage pour le BIM, Clémence répond : « en MO privée, ils ont un intérêt énorme à demander du BIM car ils vont pouvoir réutiliser les informations pour faire leurs métrés ». « À condition qu’ils sachent les exploiter bien sûr » insiste Alexandre Potier (Directeur Technique GIRPI chez Aliaxis).
« On a de plus en plus d’appels d’offre de la part du public. Les collèges et les lycées demandent de plus en plus de BIM », a ensuite déclaré Tsaratsiry. Il ajoute : « 70% du coût du bâtiment c’est l’exploitation et l’exploitation est optimisée en BIM ».
Situé au sud-ouest de Paris, avec un réseau routier important et des réseaux de bus et de tramway, la ville était coupée de son centre-ville par la forêt. Clémence explique, « les enjeux du projet étaient de composer avec l’enclavement du centre-ville, ce tissu urbain très disparate. »
Clémence explique ensuite : « Le but était donc de recréer des connections avec la ville par la création d’un grand mail central piéton et d’un second mail qui permet la connexion avec le second centre. Le principal atout du projet, c’est la création d’une grande place qui sera un lieu très vivant et qui va relier les deux arrêts de tram. »
Revit ou Archicad ?
À cette question, Tsaratsiry répond : « Revit est utilisé car il est multidisciplinaire, Archicad est intéressant pour les architectes mais moins pour les autres. C’est pour cela que beaucoup développent des pôles Revit».
Cette question est l’occasion pour Tsaratsiry de parler d’un projet de logements à Marseille en collaboration avec l’agence CARTA-Associés et François Leclercq. « Tout est en maquette numérique », nous dit-il, « et l’échange de maquette permet une meilleure coordination».
Le BIM : réservé aux grands ?
« Tsara Architecture accompagne les agences qui font des projets suffisamment importants pour que le BIM soit nécessaire ». Mais le BIM n’est pas exclu pour des petits projets cela demande simplement plus d’expertise.
Le BIM : une méthodologie avant tout
Selon Tsaratsiry, « Le BIM reste une méthode de travail. Un BIM manager ce n’est pas un titre, c’est un rôle. » Il ajoute : « Quand on dit BIM, on parle déjà d’un environnement projet.»
Chez Tsara Architectures, la décision a été prise de mettre en place une charte de conception et un contrôle qualité car « qui dit conception dit équipe de maîtrise d’œuvre complète».
Vers une ville entièrement BIM ?
L’objectif serait qu’un jour, comme à Singapour, toute la ville soit BIM. Tsara Architectures travaille d’ailleurs sur un projet avec François Leclercq : le projet urbain « Euroméditerranée à Marseille » où la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, avec le concours du CSTB réalise un prototype de Maquette Numérique BIM multi-échelles pour les aménagements urbains méditerranéens. L’agence François Leclercq est en charge de la partie urbaine du projet.
Encore merci à Clémence et à Tsaratsiry pour leur présentation !
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Le projet Qwartz
Lorsque Corina est arrivée chez DGLa il y a 11 ans, elle nous confie s’être rapidement rendue compte que DGLa ne s’était pas encore mis systématiquement à la 3D.
Son premier projet chez DGLa concernait le dépôt du permis de construire modificatif du centre commercial Qwartz, développé en 2D sur Autocad, comme la plupart des projets à cette époque. Elle ajoute : « Les projets étaient envoyés aux clients et BET par mail avec des fichiers complémentaires pour les imprimer, ce qui complexifiait et ralentissait les échanges. Par la suite, les dossiers furent envoyés (au moins) en PDF, mais dès que j’en ai eu l’occasion, je me suis mise à Revit et ai incité mes collègues à en faire de même ».
Qwartz a été inauguré il y a 3 ans. Pour sa future extension, DGLa aura la mission de BIM Management de l’opération.
Petit à petit, le BIM fait son nid
Corina présente ensuite aux invités différents projets sur lesquels elle a pu travailler et aborde l’évolution de la démarche de DGLa en ce qui concerne le BIM.
DGLa a rapidement compris l’importance du BIM en tant que facilitateur des échanges et a progressivement intégré le BIM à sa méthode de travail afin de gagner en efficacité et d’améliorer la communication.
Corina explique : « Deux projets de caractéristiques similaires ont été comparés : un développé sur Autocad et l’autre sur Revit. Avec Revit, on arrivait à des résultats comparables avec une meilleure cohérence des documents tout en diminuant de 50% le temps passé sur le projet avec la moitié de personnes dédiées à celui-ci« .
Travailler en BIM : un apprentissage
A travers différents projets BIM, les équipes de DGLa ont pu tirer différentes leçons. Corina nous confie par exemple, qu’il y a encore beaucoup de travail avec les phases chantiers et que cela n’est toujours pas simple d’amener la maquette numérique comme support du suivi et des divers échanges sur site. Avant d’en arriver à l’efficacité, il faut donc apprendre à bien maîtriser la modélisation et sa base de données, mieux la communiquer et bien coordonner les échanges avec les différents intervenants. Le travail collaboratif est efficace si les outils employés sont appropriés.
Elle évoque à titre d’exemple : « le premier projet, commandé en 2014 (et inauguré cette année) par un de nos MOA en BIM, est la deuxième extension du centre commercial BAB2. Il a servi de « crash test » pour les suivants. Nous avons pu à cette occasion commencer à partir de la maquette de la première extension, migrer vers une nouvelle organisation et évoluer en niveau 2, qui est devenu le standard actuel de l’agence. »
Corina passe ensuite au projet de couverture d’une rue piétonne, plus petit mais modélisé par deux de ses collègues avec des structures adaptatives créées à partir de volumes paramétriques.
Elle explique aux invités que pour ce projet en cours, il faut parfois se rappeler que la modélisation paramétrique c’est aussi du BIM. « Cela consiste à renseigner la maquette numérique avec les informations de ses composants et d’avoir ainsi une base de données et des nomenclatures cohérentes avec le modèle.
Tout ceci permet d’anticiper beaucoup de contraintes environnementales, techniques et économiques ainsi que de mieux construire ce que nous modélisons« .
Corina explique ensuite : « Sur Revit on crée souvent des maquettes très détaillées, des fichiers trop lourds. Cela se complique encore plus en les exportant en IFC (qui multiplie encore parfois par deux ou même par trois la taille des fichiers) et cela nui à leur interopérabilité. »
C’est pour cela que selon Corina – dans l’optique de fournir des maquettes livrables pour la GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur) – il faut renseigner les informations dans le fichier 3D avec un lien vers l’URL de la « fiche produit » du composant ou vers une version du modèle 3D plus détaillée« . Une seconde option, quand cela est possible, est d’ intégrer le dessin du détail en 2D en l’imbriquant dans la famille, visible seulement en coupe et en plan et en niveau de détail « élevé ».
« Si les familles crées pour les différents logiciels BIM suivent ces trois niveaux de détails de complexité géométrique (les données n’en dépendent pas), cela aidera aussi beaucoup notre travail. Corina explique : « une fois la mise en place du BIM, nous cherchons à être plus efficaces« . Par exemple, avoir créé ses propres outils, des banques de détails récurrents, avec des composants de détails 2D (adaptatifs et/ou pré-renseignés), est un gain de temps non négligeable.
Elle ajoute également : « Cette année DGLa a mis en place une plateforme collaborative interne qui permettra une meilleure communication entre les différents collaborateurs et les autres intervenants (MOA, AMO, BET, BE, etc.). L’idée est de pouvoir fournir bientôt des DOE numériques, de déposer des PC BIM et de produire plus de simulations en réalité virtuelle et augmentée. Mais les MOA sont encore frileux… ».
Quid du passage au BIM niveau 3 ?
« Le niveau 2 oui ! Mais le niveau 3, c’est plus compliqué » nous explique-t-elle. A ce moment de la présentation, les invités abordent les différents enjeux propres au BIM niveau 3 : propriété intellectuelle, responsabilité, réglementations…
L’idée ressortant de ce débat est l’envie que cela s’améliore d’ici peu afin que tout le monde puisse bénéficier de tous les avantages offerts par le BIM niveau 3. Corina rappelle d’ailleurs que différentes organisations travaillent sur ces sujets pour mieux les encadrer (Mediaconstruct, la MAF, etc.). A suivre de très près !
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Le projet Les Mésanges
Rafael a entamé sa présentation par la description du projet Les Mésanges – 150 logements collectifs à Sceaux – actuellement en phase de chantier avec une livraison prévue pour 2019. « C’était le premier projet BIM de France Habitation » explique-t-il. Ce concours lancé en septembre 2015, ne laissait que 3 mois aux candidats pour livrer leur projet, une période assez courte compte tenu de la charge de travail nécessaire. Il ajoute : « Au sein de VGA (VALERO GADAN Architectes) une équipe était spécialement dédiée au BIM car ce n’était pas possible de s’occuper à la fois du concept et de tous les données en phase de concours ».
Le BIM en phase de concours : pertinent ?
Rafael soulève rapidement la question de la charge de travail que représente le BIM et aborde la question de la pertinence de son utilisation dès la phase de concours. Il partage avec les invités les différentes difficultés rencontrées par l’équipe, en particulier en ce qui concerne la matrice et les paramètres. « Il n’y avait pas moins de 117 paramètres à respecter sur plus de 5000 objets, ce qui était énorme pour une phase de concours » confie-t-il. Il ajoute : « Le BIM en phase de concours oui, mais à quel niveau ? A quel prix ? ». Réponse : « il faut trouver le bon équilibre. Certaines demandes formulaires du cahier des charges du concours étaient trop importantes et une simplification aurait été nécessaire ». En effet, « BIM Tech [AMO BIM] avait créé un cahier des charges, une maquette des sites en format IFC, un catalogue BIM et une matrice BIM donnée pour la phase de concours » et cela représente un grand investissement de temps. Le BIM selon Rafael est certes un « investissement de temps au début surtout dans la phase de développement mais il constitue également un gain de temps certain par la suite ». Il est donc préjudiciable que les maîtrises d’ouvrage ne tiennent pas compte de l’investissement et que ce type de demande ne soit pas revalorisées (en termes de mission et donc d’honoraires).
Quid des défis et des usages du BIM ?
« L’architecture doit primer avant toute sorte de logiciel mais le BIM reste néanmoins un outil de mise en commun des ressources qui favorise indéniablement le travail collaboratif. Cependant les acteurs ne connaissent pas toujours les limites et usages du BIM », « on ne s’attendait pas à ça mais on a appris beaucoup ». Un problème actuel soulevé par Rafael est entre autre le manque de codification de certains objets. Otto Kus, BIM Manager et Architecte explique que pour résoudre ce problème « VGA a essayé de créer des outils afin d’automatiser certains processus de travail qui sont encore très lents et répétitifs ». Ils ont donc créé une méthode de codage de chaque paramètre et ont pris des protocoles anglo-saxons pour créer un dictionnaire. La création de familles est une bonne chose mais la question de leur réutilisation difficile par la suite et de la quantité d’informations qu’elles contiennent laisse place à un débat.
L’avenir du BIM : l’importance d’informer, d’investir et d’innover dès maintenant.
Rafael insiste : « il faut former les équipes aux logiciels et processus BIM, investir et surtout innover ». Il invite d’ailleurs les invités à se poser la question suivante : « comment sauver du temps en développant des outils soi-même ? ». Cette question laisse place à un débat permettant à chacun d’intervenir et de revenir sur ses propres expériences. Pour VGA, la réponse est simple : investir et innover pour l’avenir du BIM prend la forme de formations internes afin d’informer les différents acteurs du projet. Il faut également sensibiliser l’ensemble des acteurs y compris les maîtrises d’ouvrage et ceci aussi bien en termes d’objectifs souhaités que de revalorisation de mission.
Cette matinée a été riche en débats et a permis à nos invités de poser beaucoup de questions. Encore merci à Rafael Garcia et à Otto Kus pour cette présentation très intéressante.
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A la demande des convives, Arnaud Désirée a fait un point sur le BIM et sa définition. Arnaud axe ses explications sur les avantages du BIM. La possibilité offerte par la méthode BIM est avant tout de pouvoir modifier les maquettes numériques si besoin. Cela permet de corriger au mieux une maquette numérique mais aussi d’optimiser les échanges. Arnaud revient également sur l’aspect collaboratif induit par la méthode BIM. Elle permet de travailler en direct sur le projet aussi bien au moment de la conception que durant la phase d’exécution. Le fait de pouvoir travailler en direct « réduit la segmentation sur le workflow d’un projet ». C’est un phénomène où « tout le monde est acteur, il n’y a pas que les architectes ou les maitres d’ouvrage ». Il ajoute d’ailleurs que sur un chantier, il est de plus en plus important d’avoir une visibilité 3D puisque cela permet d’avoir une communication plus concrète.
Le projet Nice Méridia par laisné roussel
Ce projet d’immeuble de bureaux avec terrasses & activités verra le jour en 2018 dans la technopole urbaine de Nice Méridia. Conçu sur 8 niveaux de plateaux à ciel ouvert, il est en continuité avec l’extérieur : notamment grâce aux nombreux balcons, terrasses, et à la végétalisation ponctuelle sur l’ensemble de la façade.
Arnaud précise : « Au début, ce projet n’était pas censé se faire en BIM, c’était un projet classique ». L’initiative de faire ce projet en BIM est une réaction au nombre grandissant de projets et concours exigeant le BIM. Laisné Roussel a donc eu recours aux compétences de BIM Manager d’Arnaud Désirée pour former Marie-Aglaé Boukouvalas, chef de projet pour Nice Méridia. Arnaud raconte que Marie-Aglaé ayant des facilités, elle a pu maîtriser le logiciel et intégrer la méthode de travail en 4 mois, ceci pouvant parfois prendre plus de temps.
Le BIM oui, mais à quel niveau ?
Lorsqu’on lui pose une question concernant le niveau BIM du projet, Arnaud explique qu’avec le BIM niveau 1, il convient de modéliser une partie du projet, en BIM niveau 2, on modélise la maquette et la met sur une plateforme collaborative. Quant au niveau 3, il est intégré puisque tout le monde travail en temps réel sur la maquette.
Mais qui décide de travailler en niveau 2 ou en niveau 3 ? « Les maitres d’ouvrage imposaient le niveau 2 ou le niveau 3 mais il a été constaté que tout le monde n’est pas équipé pour atteindre le niveau 3 ». Aujourd’hui, les acteurs de la construction travaillent en majorité en niveau 2.
Quid de l’utilisation des objets BIM
Après avoir travaillé la phase esquisse et intégré sommairement les familles d’objets à son projet, l’architecte se penche sur les caractéristiques techniques et apprécie (selon ses habitudes) de travailler avec de vraies références et de vrais matériaux pour avoir un ajustement du projet optimal. Arnaud explique que, par exemple, pour une demande de mobilier précis de la part du client, un architecte peut consacrer une journée à la modélisation d d’un objet réel en prenant l’exemple d’une chaise de designer.
Le déploiement du BIM
Les professionnels qui ne se « mettent pas » au BIM manque souvent de maîtrise selon Arnaud Désirée : « La jeune génération a appris à concevoir par informatique et la génération qui arrive est instinctivement utilisatrice du BIM. Les anciens ont pour la plupart peur d’une perte de productivité générée par le temps d’apprentissage et l’investissement généré par le passage au BIM ».
Arnaud ajoute : « Avec le BIM les gens doivent travailler en équipe et communiquer » et les entreprises ne sont pas toutes prêtes à cela. Il précise que de grosses entreprises commencent à s’y mettre mais que, par exemple, les petites entreprises qui font des aménagements d’intérieur ne sont pour l’instant sollicitées que pour consulter la maquette numérique. Pour le moment on demande aux acteurs les moins concernés « de savoir lire et interpréter une maquette ».
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Gonçalo présentait Silex2, un projet d’IGH et d’ERP de bureaux dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon pour la Foncière des Régions né de la collaboration entre Arte Charpentier et Ma Architectes.
« Beaucoup d’efforts quotidiens et la gestion d’une grande quantité d’informations »
Dès le début de la présentation, Gonçalo insiste sur l’importance de sortir de l’agence pour – dans un premier temps – se former au BIM et ensuite rester au plus près de l’actualité et des avancées sur le sujet.
La présentation s’est déroulée dans l’ordre suivant :
• Les bases du BIM
• L’intégration du BIM chez Arte Charpentier
• Le projet Silex 2
• Les défis et les enjeux du BIM
Selon Gonçalo, le BIM sert d’abord à optimiser les échanges pour réduire les redondances et préciser les modèles, cette méthode de travail permet de proposer des projets plus complets.
L’intérêt du BIM est maximal sur le chantier et en phase gestion. Il y a plusieurs niveaux de maturité : le BIM 0, 1, 2, 3, etc. Ce niveau dépend de l’implication des acteurs dans le BIM et de leur niveau de maturité.
Chez Arte Charpentier, cette méthode de travail est adoptée depuis 2013. Aujourd’hui, c’est 25 projets qui sont menés en BIM niveau 1 ou 2.
A noter que chaque programme (logements, bureaux, hôtel, centres commerciaux, etc.) implique un gabarit et une méthodologie différents
Gonçalo insiste : « Dans la théorie, lorsque l’on vous parle de BIM, vous voyez de superbes images mais pas forcément ce qui est mis en place derrière, le BIM c’est beaucoup d’efforts quotidiens et la gestion d’une grande quantité d’informations. »
Le projet Silex2
La présentation s’oriente naturellement sur Silex2. Il s’agit d’un projet d’extension et de réhabilitation d’une ancienne tour EDF datant des années 70 et amiantée.
L’initiative de mener ce projet en BIM vient d’Arte Charpentier et du Maître d’Ouvrage, La Foncière des Régions.
Ma Architectes garde la main sur la direction artistique et – afin de modéliser la tour et d’échanger en BIM – les équipes se sont formées à la maîtrise de Revit.
Arte Charpentier prend en charge la mission de coordination entre différents corps d’état ( la partie ERP, paysage, la partie socle – tous les interfaces -).
Pour travailler, Gonçalo et son équipe ont appelé toutes les maquettes dans un même modèle conçu par l’agence : fluides, cuisinistes et structures.
Il dit : « Par rapport à une démarche traditionnelle, la maquette permet d’accéder en un clic à tous les plans, coupes, élévations. C’est la possibilité de repérer tous les points problématiques dès la phase étude et de savoir à l’avance où sont les problèmes pour les régler en amont. Avec la maquette, on a accès à toutes les informations, par exemple : dans le cas d’une terrasse avec des décaissés d’étanchéité, il peut y avoir des problèmes de murs qui se plient etc… En méthode traditionnelle vs le BIM, le problème n’était jamais réglé en études parce que les vues ne le permettaient pas. »
Une question est posée : « Aujourd’hui, on sait mesurer le coût de la construction lorsqu’on utilise la méthode traditionnelle. Fait-on de réelles économies avec le BIM ? »
L’expérience de Gonçalo permet de répondre : « En phase étude, nous avons travaillé en traditionnel sur un projet avec la même surface et les mêmes caractéristiques que Silex2. Sur Silex2, à un certain moment, nous avons décidé que chaque étage devait descendre d’1 cm : nous avons mis 1 jour et demi pour mettre la maquette à jour et tous les documents qui en découlaient.
Pour une modification semblable sur le projet comparatif, nos collègues encore en Autocad ont pris 3 semaines pour faire ce changement. »
Gonçalo temporise : « toutefois, je ne veux pas faire la pub du BIM : les collaborateurs qui ont travaillé sur l’abaissement des étages on au minimum 3 ans d’expérience en BIM : la maquette était assez optimisée pour permettre ce changement rapidement ».
L’avantage du BIM étant d’abord de permettre une grande flexibilité et de la réactivité car les architectes restent « des artistes qui ont tendance à tout remettre en question ».
Les défis et les enjeux du BIM
Lors de la présentation, une question porte sur la place des économistes.
Selon Gonçalo, l’économiste peut avoir accès à la maquette et il peut exploiter ce matériau car il y a des logiciels pour passer d’un modèle de maquette à Excel. Cependant il est évident que son rôle va changer et qu’il doit redéfinir sa façon de travailler avec l’architecte.
Le BIM n’a pas que des avantages et c’est la partie que Gonçalo développe le plus au cours de la présentation, en voici une liste non exhaustive :
– Lorsque l’on entre dans une démarche BIM : il faut des connaissances très poussée sur le projet. En effet : pour définir certaines choses, il faut que ce qui vient en amont et parfois en aval soit aussi décidé, on ne peut pas avancer dans le flou.
– Les méthodes de travail – en général – sont bouleversées, et ce qui est peu rigoureux n’est pas permis, il y a une remise en question des habitudes qui est à faire.
Gonçalo conclue : « Comme nous sommes aux prémices du BIM, nous avançons par tâtonnement : on ne sait pas exactement vers où on va et tout le monde fonctionne à sa façon, ce qui est normal. L’important est d’avoir les yeux ouverts pour savoir se diriger et d’être attentif aux avancées des autres. »
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