Le jeudi 16 mars, des industriels et professionnels de la construction étaient réunis dans les locaux de Polantis pour assister à une présentation de Gonçalo Ducla Soares – Architecte et BIM Manager au sein d’Arte Charpentier.
Gonçalo présentait Silex2, un projet d’IGH et d’ERP de bureaux dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon pour la Foncière des Régions né de la collaboration entre Arte Charpentier et Ma Architectes.
« Beaucoup d’efforts quotidiens et la gestion d’une grande quantité d’informations »
Dès le début de la présentation, Gonçalo insiste sur l’importance de sortir de l’agence pour – dans un premier temps – se former au BIM et ensuite rester au plus près de l’actualité et des avancées sur le sujet.
La présentation s’est déroulée dans l’ordre suivant :
• Les bases du BIM
• L’intégration du BIM chez Arte Charpentier
• Le projet Silex 2
• Les défis et les enjeux du BIM
Selon Gonçalo, le BIM sert d’abord à optimiser les échanges pour réduire les redondances et préciser les modèles, cette méthode de travail permet de proposer des projets plus complets.
L’intérêt du BIM est maximal sur le chantier et en phase gestion. Il y a plusieurs niveaux de maturité : le BIM 0, 1, 2, 3, etc. Ce niveau dépend de l’implication des acteurs dans le BIM et de leur niveau de maturité.
Chez Arte Charpentier, cette méthode de travail est adoptée depuis 2013. Aujourd’hui, c’est 25 projets qui sont menés en BIM niveau 1 ou 2.
A noter que chaque programme (logements, bureaux, hôtel, centres commerciaux, etc.) implique un gabarit et une méthodologie différents
Gonçalo insiste : « Dans la théorie, lorsque l’on vous parle de BIM, vous voyez de superbes images mais pas forcément ce qui est mis en place derrière, le BIM c’est beaucoup d’efforts quotidiens et la gestion d’une grande quantité d’informations. »
Le projet Silex2
La présentation s’oriente naturellement sur Silex2. Il s’agit d’un projet d’extension et de réhabilitation d’une ancienne tour EDF datant des années 70 et amiantée.
Architectes de conception : Arte Charpentier et Ma Architectes / Architectes du bâtiment d’origine des années 70 : Jean ZUMBRUNNEN, Charles DELFANTE, René PROVOST / Maître d’ouvrage : la Foncière des Régions
L’initiative de mener ce projet en BIM vient d’Arte Charpentier et du Maître d’Ouvrage, La Foncière des Régions.
Ma Architectes garde la main sur la direction artistique et – afin de modéliser la tour et d’échanger en BIM – les équipes se sont formées à la maîtrise de Revit.
Arte Charpentier prend en charge la mission de coordination entre différents corps d’état ( la partie ERP, paysage, la partie socle – tous les interfaces -).
Pour travailler, Gonçalo et son équipe ont appelé toutes les maquettes dans un même modèle conçu par l’agence : fluides, cuisinistes et structures.
Il dit : « Par rapport à une démarche traditionnelle, la maquette permet d’accéder en un clic à tous les plans, coupes, élévations. C’est la possibilité de repérer tous les points problématiques dès la phase étude et de savoir à l’avance où sont les problèmes pour les régler en amont. Avec la maquette, on a accès à toutes les informations, par exemple : dans le cas d’une terrasse avec des décaissés d’étanchéité, il peut y avoir des problèmes de murs qui se plient etc… En méthode traditionnelle vs le BIM, le problème n’était jamais réglé en études parce que les vues ne le permettaient pas. »
Une question est posée : « Aujourd’hui, on sait mesurer le coût de la construction lorsqu’on utilise la méthode traditionnelle. Fait-on de réelles économies avec le BIM ? »
L’expérience de Gonçalo permet de répondre : « En phase étude, nous avons travaillé en traditionnel sur un projet avec la même surface et les mêmes caractéristiques que Silex2. Sur Silex2, à un certain moment, nous avons décidé que chaque étage devait descendre d’1 cm : nous avons mis 1 jour et demi pour mettre la maquette à jour et tous les documents qui en découlaient.
Pour une modification semblable sur le projet comparatif, nos collègues encore en Autocad ont pris 3 semaines pour faire ce changement. »
Gonçalo temporise : « toutefois, je ne veux pas faire la pub du BIM : les collaborateurs qui ont travaillé sur l’abaissement des étages on au minimum 3 ans d’expérience en BIM : la maquette était assez optimisée pour permettre ce changement rapidement ».
L’avantage du BIM étant d’abord de permettre une grande flexibilité et de la réactivité car les architectes restent « des artistes qui ont tendance à tout remettre en question ».
Une maquette numérique de Silex2
Les défis et les enjeux du BIM
Lors de la présentation, une question porte sur la place des économistes.
Selon Gonçalo, l’économiste peut avoir accès à la maquette et il peut exploiter ce matériau car il y a des logiciels pour passer d’un modèle de maquette à Excel. Cependant il est évident que son rôle va changer et qu’il doit redéfinir sa façon de travailler avec l’architecte.
Le BIM n’a pas que des avantages et c’est la partie que Gonçalo développe le plus au cours de la présentation, en voici une liste non exhaustive :
– Lorsque l’on entre dans une démarche BIM : il faut des connaissances très poussée sur le projet. En effet : pour définir certaines choses, il faut que ce qui vient en amont et parfois en aval soit aussi décidé, on ne peut pas avancer dans le flou.
– Les méthodes de travail – en général – sont bouleversées, et ce qui est peu rigoureux n’est pas permis, il y a une remise en question des habitudes qui est à faire.
Gonçalo conclue : « Comme nous sommes aux prémices du BIM, nous avançons par tâtonnement : on ne sait pas exactement vers où on va et tout le monde fonctionne à sa façon, ce qui est normal. L’important est d’avoir les yeux ouverts pour savoir se diriger et d’être attentif aux avancées des autres. »
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