Une des erreurs les plus courantes à l’égard du BIM est que les gens pensent qu’il s’agit d’un logiciel. Certains sont même persuadés qu’il existe un logiciel nommé « BIM ». Bien qu’il existe plusieurs logiciels appelés « Logiciels BIM » le BIM est un concept, une méthode de travail ou un véritable « état d’esprit » si vous préférez.
Les Logiciels BIM
Il existe aujourd’hui sur le marché plusieurs logiciels appelés « Logiciels BIM » il s’agit dans tous les cas d’un logiciel de type CAO (Création Assisté par Ordinateur) pour l’architecture qui a des fonctions ou une méthodologie BIM. Voici les principaux logiciels :
– Revit Architecture d’Autodesk – De loin le logiciel BIM le plus répandu parmi les architectes et les autres prescripteurs.
– Archicad de Graphisoft (Nemetschek)
– AllPlan de Nemetschek
– Microstation de Bentley
Il existe aussi un logiciel BIM destiné à des bureaux d’études technique plus qu’à des architectes – Tekla.
Dans son livre « BIM Demystified », Steve Race, un expert Britannique explique qu’étant donné que le terme BIM est un terme émergeant, beaucoup de définitions et procédés lui ont été attachés. Le BIM est devenu un terme « parapluie » qui peut héberger beaucoup de choses et peut être compris de façons très différentes, parfois même contradictoire voir complètement erronée. Ce qu’il faut retenir c’est que le BIM n’est pas un logiciel mais plutôt un état d’esprit. En effet, il est parfaitement possible de « faire du BIM » sans pour autant utiliser un des logiciels mentionnés ci-dessus. Les logiciels BIM ne font que faciliter et accélérer la méthode de travail BIM.
L’état d’esprit BIM
C’est quoi au juste, « l’état d’esprit BIM » ?
Dans l’article BIM-Définition nous avons expliqué brièvement comment le BIM fonctionne mais nous n’avons pas expliqué quels sont les bénéfices du BIM pour l’ensemble des acteurs du marché de la construction. Voici les plus gros bénéfices par corps de métier :
Pour les Architectes : un gain considérable de temps et un processus de travail accéléré. Par exemple, un architecte utilisant un logiciel BIM qui place un escalier en colimaçon entre deux dalles de béton n’a plus à ce soucier du calcul de l’escalier (ligne de foulée, le rapport entre les hauteur des marches et leur nombre, etc) lorsqu’il réduit ou augmente la distance entre les deux dalles en fonction des besoins du projet. L’objet « Escalier » placé entre les objets « dalle » , « comprend » tout simplement qu’il est « concerné » par le changement de la hauteur sous plafond et il va « se modifier » automatiquement en conséquence. Tout en respectant, bien évidement, les contraintes de son fabricant. L’architecte n’est plus obligé de passer un temps précieux à calculer fastidieusement et a re-paramétrer l’escalier chaque fois que la hauteur sous plafond d’une pièce change (et cela peut arriver des nombreuses fois dans la vie d’un projet!)
Pour les fabricants : une fois leur catalogue BIM réalisé – un esprit tranquille – L’ensemble des modèles et informations sur leurs produits sont communiqués et exploités par toute la chaîne. Des objets BIM bien réalisés sont considérés comme une véritable mine d’or par les prescripteurs qui s’habituent à les utiliser et, par nature, restent fidèles aux fabricants qui leurs fournissent ces objets.
Pour le client (Maître d’ouvrage) : la possibilité d’éviter des retards très coûteux sur le chantier. En effet, le gouvernement britannique estime que les chantiers réalisé avec une planification BIM reflètent une économie allant jusqu’à 20% (!!!) sur le prix global de la construction. Un autre aspect important pour les Maîtres d’ouvrage est la gestion de la vie du bâtiment après sa construction. Une maquette numérique BIM permet de mieux gérer les dépenses et l’entretien d’une oeuvre construite.
Pour les BET : une aisance dans la communication avec les Architectes (Mandataires communs) et une réduction de la charge de travail des calculs de structures et des flux liés à la paramétrisation préalablement programmée dans les modèles fournis par les fabricants. (Un des corps de métier de Polantis est l’étude et la réalisation de ce paramétrage pour le compte de ses clients).
Pour les économistes de la construction : les maquettes numériques BIM renseignent beaucoup mieux sur les qualitatifs et quantitatifs du projet. En effet, la plupart des logiciels BIM sont capables de générer un extrait sous format Excel qui inclut toute la nomenclature de l’oeuvre.
Pour les installateurs et entreprises sur le chantier : le processus BIM facilite la planification du phasage du chantier et permet aussi d’obtenir des modèles 3D très détaillés des pièces, matériaux et produits à installer sur le chantier. De plus, le processus BIM permet d’éviter des conflits sur le chantier (par exemple une gaine de climatisation passant par des tuyaux d’eau) et les résoudre au stade de la planification du projet.
Lorsque tous les acteurs du marché comprennent l’atout considérable qu’est le BIM, ils partagent le même état d’esprit. Chacun profite à sa manière, c’est un véritable « Win-Win-Situation » et la résultante de ses efforts communs dans la même direction est une meilleure communication entre toutes les parties et une meilleure compréhension.